L’Algérie, qui connaît une accalmie sur le front sanitaire, avec une diminution remarquable des contaminations au covid-19 passées désormais sous la barre des 100 cas en 24 heures, approuve une troisième dose du vaccin.
Parallèlement, la campagne vaccinale anti-covid, qui a été lancée le 31 janvier, et boostée dès le mois de septembre, est en train de marquer le pas.
Lundi, le ministre de la Santé a indiqué que 10,7 millions d’Algériens ont été vaccinés dont 4,7 millions ont reçus les deux doses.
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Les raisons du recul de l’intérêt pour la vaccination anti-covid tient essentiellement à la décrue des contaminations, selon les spécialistes.
Une situation qui inquiète le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui l’a rappelé lundi 25 octobre, et qui a appelé les Algériens à la plus grande vigilance face à la maladie qui, a-t-il prévenu, reste imprévisible.
C’est le message que vient de relayer le directeur général de la Prévention au ministère de la Santé, le Dr Djamel Fourar. « La situation épidémiologique actuelle en Algérie, même si elle a permis un retour à la vie normale, doit nous inciter à rester vigilants en renforçant notamment la campagne de vaccination pour prévenir les cas graves et les décès en cas d’apparition d’une éventuelle 4e vague (de la pandémie) », a écrit le Dr Djamel Fourar dans une instruction adressée, mercredi 27 octobre, aux directeurs de la santé et les chefs des établissements hospitaliers.
Réduction de l’efficacité des vaccins à partir du 6e mois
Dans cette correspondance publiée par le site SanteNews, le Dr Fourar a instruit les responsables afin de se préparer à lancer cette vaccination de rappel pour les personnes ayant reçu 2 doses du vaccin depuis au moins 6 mois.
Une 3e dose rendue nécessaire par la diminution de l’immunité conférée par les deux doses du vaccin. « Plusieurs mois après la vaccination, la protection par deux doses de vaccin s’atténue peu à peu et les chances de contracter le virus s’accroissent », prévient le Dr Fourar.
« Des études récentes montrent une réduction de l’efficacité des vaccins dans le temps à partir du 6e mois après la vaccination complète, en particulier contre le variant Delta », a ajouté Fourar.
Les études ont mis en exergue aussi une baisse d’efficacité qui concerne surtout l’infection et les formes symptomatiques, tandis que l’efficacité contre les formes graves demeure, quant à elle, élevée.
Après le 6e mois, les études ont également démontré une « baisse de l’efficacité pour toutes les populations, les personnes âgées et les populations à risque de formes graves étant les plus affectées », a précisé Fourar.
En Algérie, l’administration d’une 3e dose du vaccin anti-covid « n’est pas obligatoire mais facultative », assure le Dr Fourar, ajoutant que la décision d’injecter une dose de rappel « a été approuvée par le comité scientifique et validée par le comité des experts chargés de la vaccination, sur la base des données scientifiques mondiales ».
Une dose de rappel « quelle que soit la nature du vaccin »
Le comité scientifique, poursuit son porte-parole, préconise une dose de rappel « quelle que soit la nature du vaccin pour toutes les personnes complètement vaccinées depuis au moins 6 mois ».
L’injection de la 3e dose « augmente fortement la capacité neutralisante du sérum, y compris contre les variants les plus récents », soutient le Dr Fourar.
Par ailleurs, le responsable précise que la réalisation d’une sérologie pour vérifier son taux d’anticorps avant la dose de rappel « est inutile, faute de bons corrélats de protection entre le niveau d’anticorps et la force de l’immunité ».