Douze ans après la victoire de Taoufik Makhloufi à Londres, l’Algérie tentera de renouer avec l’or olympique à l’occasion des jeux de Paris 2024 qui débutent vendredi prochain (26 juillet-11 août).
Dans la délégation algérienne forte de 46 athlètes représentant 15 disciplines, au moins trois ou quatre noms constituent des espoirs réels de médailles. Ils pourront s’inspirer des exploits de leurs aînés, qui sont cinq à avoir monté sur la plus haute marche du podium olympique.
L’Algérie a des espoirs de médailles dans les mêmes disciplines qui lui ont valu des satisfactions par le passé, soit l’athlétisme et la boxe. Pour la première fois, elle peut aspirer à une médaille olympique en gymnastique, une discipline considérée jusque-là comme la chasse gardée des grandes nations olympiques, les États-Unis, la Russie, la Chine et certains pays européens.
JO Paris 2024 : quatre espoirs de médaille algériens
Cela grâce à Kaylia Nemour, née et formée en France et qui a opté pour la nationalité sportive algérienne en mai 2023.
La jeune athlète de 17 ans, meilleure spécialiste mondiale des barres asymétriques, est considérée par les spécialistes comme une favorite en puissance pour la médaille d’or olympique à Paris.
Depuis qu’elle a opté pour l’Algérie, elle a remporté de nombreux titres majeurs, notamment huit médailles d’or dans les différentes étapes de la coupe du monde, dont quatre en juin dernier en Roumanie.
L’Algérie pourrait aussi se distinguer en escrime grâce à l’autre franco-algérienne Saoussen Boudiaf.
Imane Khelif est un autre solide espoir de l’Algérie. La boxeuse de 26 ans revient de loin. Elle est passée à côté du titre mondial aux championnats du monde de New Delhi en mars 2023, où elle a été disqualifiée pour un taux élevé de testostérone alors qu’elle était qualifiée pour la finale. Réhabilitée, elle a pu se qualifier aux JO de Paris 2024 où elle se présente comme favorite dans l’épreuve des -63 kilogrammes.
La forme actuelle du demi-fondiste algérien Djamel Sedjati suscite également d’immenses espoirs. L’athlète de 26 ans vient de remporter l’épreuve du 800 mètres dans deux grands meetings de la Ligue de diamant, avec des performances dignes d’un champion olympique.
Le 7 juillet, il a brillé à Paris où il a enregistré la meilleure performance mondiale de l’année et la troisième de tous les temps en dominant le 800 mètres en 1,41,56. Une performance qu’il a améliorée cinq jours plus tard, le 12 juillet, à Monaco (1,41,46). Aux JO, il se présente en favori pour la médaille d’or avec le Kényan Emmanuel Wanyonyi.
Boulmerka, Morceli, Makhloufi, Soltani, Benida Merah, les légendes algériennes aux JO
Djamel Sedjati est bien parti pour écrire une autre page glorieuse de l’histoire de l’athlétisme algérien auquel le pays doit plus de la moitié de ses 17 médailles olympiques glanées au cours de 14 participations depuis 1964.
Les athlètes algériens ont remporté 9 médailles dont quatre en or, arrachées toutes dans l’épreuve reine du 1500 mètres par Hassiba Boulmerka (Barcelone 1992), Noureddine Morceli (Atlanta 1996), Nouria Benida Merah (Sydney 2000) et Taoufik Makhloufi (Londres 2012).
Celui-ci a enrichi son palmarès en remportant les médailles d’argent du 1500 et du 800 mètres aux jeux de Rio en 2016, devenant le sportif algérien le plus titré aux Jeux olympiques.
Les autres médailles de l’athlétisme algérien sont celles de Ali Saidi Sief (argent sur 5000 mètres en 2000), Djabir Saïd Guerni (bronze du 800 mètres en 2000) et Abderrahmane Hammad, l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports (bronze au saut en hauteur à Sydney également).
Mémorables victoires
L’unique médaille d’or algérienne en dehors de l’athlétisme a été ramenée par le boxeur Hocine Soltani aux JO d’Atlanta 1996. C’était la deuxième médaille olympique du boxeur après celle de bronze arrachée à Barcelone en 1992.
De toutes les légendes algériennes aux JO, Soltani est le seul qui n’est plus de ce monde. Il est décédé dans des conditions dramatiques en 2002 à Marseille, à seulement 30 ans.
La boxe est la deuxième discipline qui a valu le plus de satisfactions olympiques à l’Algérie, avec six médailles, dont une en or (Soltani 1996) et cinq en bronze (Soltani 1992, Mustapha Moussa et Mohamed Zaouia 1984 à Los Angeles, Mohamed Bahari en 1996 et Mohamed Allalou en 2000).
Outre en athlétisme et en boxe, l’Algérie compte aussi deux médailles au judo, arrachées à Pékin en 2008 par Amar Benikhlef (argent) et Soraya Haddad (bronze).
Par éditions, les Algériens ont ramené le plus grand nombre de médailles (5) de Sydney en 2000 et le plus grand nombre de médailles d’or (2) des jeux d’Atlanta en 1996. La toute première médaille algérienne est celle de Mustapha Moussa en 1984.
Les plus mémorables victoires algériennes sont celles de Hassiba Boulmerka, Noureddine Morceli et Hocine Soltani, obtenues dans la difficile période des années 1990 où le pays était en proie à la violence terroriste.
Les éditions récentes à oublier sont celles de 2004 (Athènes) et 2020 (Tokyo, disputée en 2021) où les Algériens sont sortis les mains vides.