“Nous avons l’ambition d’aller gagner cette CAN”. Le 1er juin dernier au Centre technique de Sidi Moussa à Alger, Djamel Belmadi annonçait clairement la couleur.
« Je ne suis pas de l’avis de ceux qui disent que cette CAN est une transition. J’avais dit qu’il fallait dans un premier temps se qualifier, avant de se fixer un objectif. Personne ne nous interdit d’être ambitieux. Nous avons l’ambition d’aller gagner cette CAN. Changer de discours est une stratégie, c’est ma manière de fonctionner, mais je ne garantis rien. Nous allons tout faire pour y parvenir. Nous avons le droit de viser le plus haut possible », avait affirmé Belmadi lors d’un point de presse tenu au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger).
Cinquante jours après, ce vendredi 19 juillet au stade Caire, le coach des Verts a prouvé que son ambition n’était pas démesurée. L’Algérie a gagné la CAN 2019 en Egypte, après sa victoire en finale contre le Sénégal, sur le score de 1-0. Un but chanceux de Baghdad Bounedjah, marqué deux minutes après le début du match, a suffi aux bonheurs des Verts.
Et l’Algérie mérite amplement sa deuxième couronne africaine, même si en finale, les coéquipiers de Riyad Mahrez, n’ont pas étalé leurs grandes qualités techniques et individuelles, préférant gérer un match qui a très bien commencé pour eux, avec le but précoce de Bouedjah. En face, les Sénégalais, désordonnés, ont été incapables de bousculer une équipe regroupée en défense, pour défendre son maigre acquis.
Sur l’ensemble de la compétition, les Verts n’ont rien à se reprocher, au contraire, ils ont été au dessus des équipes qualifiées. Ils ont terminé la phase de poules, avec trois victoires, dont l’une contre le Sénégal, avant de terrasser deux géants du football africain : la Côte d’Ivoire en quarts de finale et le Nigéria en demi-finale.
Nommé il y a moins d’une année en août 2018, sous la pression populaire, Djamel Belmadi a réussi à redresser une équipe nationale, en perdition et qui enchaînait les mauvais résultats depuis sa brillante qualification aux 8es de finale du Mondial 2014.
Rapidement, il a sélectionné les bons joueurs, résolu les éternels problèmes au niveau de la défense, et insufflé une âme guerrière à l’équipe qui n’en avait plus. Il a aussi marqué son territoire, en gérant convenablement des joueurs stars comme Riyad Mahrez, le capitaine qui a tout donné durant cette CAN. Du coup, les résultats n’ont pas tardé à suivre et c’est tout simplement magique.
Le 1er juin dernier, quand il avait dit, que son objectif était d’aller en Égypte, pour gagner la CAN, personne ne l’avait pris au sérieux, tellement les coachs qui se sont succédé à la tête de l’EN ces dernières années, manquaient d’ambition et de courage. Désormais, l’Algérie tient un coach à la mesure de son potentiel, et qui a réussi à la transformer en équipe conquérante, capable de gagner une coupe d’Afrique, en dehors de ses bases.