L’Algérie et l’Afrique du Sud ont convenu de renforcer la tradition de coordination et de concertation à tous les niveaux afin de préserver la convergence des vues entre les deux pays sur les questions d’intérêt commun, indique un communiqué conjoint publié dimanche, à l’occasion de la visite à Alger de la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor.
Lors des entretiens qu’a eus Mme Pandor avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, les deux parties « ont finalement convenu d’approfondir la tradition de coordination et de concertation à tous les niveaux afin de préserver la convergence de leurs points de vue, analyses et positions de principe sur les questions d’intérêt commun », souligne le communiqué repris par l’agence officielle.
La visite effectuée par Mme Pandor, à l’invitation de Lamamra, « a offert une occasion inestimable de réaffirmer le caractère stratégique des excellentes relations entre les deux pays et d’examiner les voies et moyens de renforcer davantage la coopération bilatérale dans divers domaines en s’appuyant sur les liens forts d’amitié, de solidarité et de soutien mutuel qui existent depuis longtemps », précise le texte.
Les deux ministres « ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité et la profondeur des relations bilatérales ancrées dans la lutte commune des peuples algérien et sud-africain contre le colonialisme et l’apartheid ». Ils ont noté « la dynamique positive et les consultations politiques régulières et exprimé leur volonté de renforcer davantage la coopération économique entre les pays », note le communiqué
« A cet effet, et afin d’encourager les relations commerciales et d’investissement, les deux ministres ont convenu de charger leurs fonctionnaires respectifs de revoir les accords actuels structurant la coopération économique, de finaliser tous les projets d’accords à l’étude et d’encourager davantage d’interactions entre les milieux d’affaires des deux côtés », d’après la même source.
Alger et Pretoria ont, en outre, « souligné l’importance stratégique de la Commission binationale de coopération (BNC), coprésidée par les chefs d’Etat des deux pays, et ont convenu de démarrer rapidement le processus préparatoire pour assurer une préparation optimale de la 7e session de la BNC qui se tiendra à Pretoria l’année prochaine », ajoute le communiqué conjoint.
« Solutions africaines aux problèmes africains »
Concernant la situation en Afrique, M. Lamamra et Mme Pandor ont souligné l »’impératif de respecter le principe des solutions africaines aux problèmes africains en ce qui concerne les efforts visant à prévenir, gérer et résoudre les conflits et les crises sur le continent », indique le communiqué.
Ils se sont engagés à intensifier leurs efforts conjoints au sein de l’Union africaine (UA) et des Nations unies pour promouvoir les intérêts de l’Afrique et faire avancer ses programmes phares, notamment en termes de silence des armes et de réalisation de l’Agenda 2063, poursuit la même source.
Ils ont, en outre, réaffirmé leur engagement commun en faveur de l’unité de l’Union africaine conformément aux principes et objectifs inscrits dans l’Acte constitutif de l’UA, exprimant ainsi le besoin urgent d’agir afin d’éviter tout facteur susceptible de mettre en péril l’unité de l’Organisation continentale, selon le document.
Sur le plan international, Lamamra et Pandor ont réaffirmé l’importance de renforcer le rôle de chef de file des Nations unies dans la coordination des réponses internationales aux défis mondiaux les plus urgents. Ils ont également souligné l’urgence de conclure la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, longtemps bloquée, pour corriger l’injustice historique infligée à l’Afrique, conformément au consensus d’Ezelwini et à la Déclaration de Syrte.
Evoquant le dossier du Sahara occidental occupé, les deux ministres ont réaffirmé leur engagement indéfectible à soutenir la lutte légitime du peuple sahraoui pour l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination, appelant le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, à « coordonner étroitement » avec l’UA pour assurer la mise en œuvre de la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, adoptée le 9 mars 2021, invitant le Maroc et la République sahraouie, tous deux membres de l’UA, à entamer des négociations directes sans conditions préalables à cet effet.
S’agissant de la Libye, les deux parties ont réaffirmé « leur ferme rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Libye, et réitéré la nécessité pour la communauté internationale de soutenir les efforts libyens visant à assurer la préparation des prochaines élections générales ».
A propos du Mali, les deux ministres ont exhorté les parties maliennes à « accélérer la mise en œuvre » de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Par ailleurs, ils ont exprimé « leur profonde préoccupation face à l’aggravation du fléau du terrorisme et de l’extrémisme violent dans toutes les régions d’Afrique », et appelé à « redoubler d’efforts pour assurer la mise en œuvre des décisions pertinentes prises par les organes de l’UA » à cet égard.
Enfin, les deux ministres ont réaffirmé « leur soutien indéfectible au droit inaliénable du peuple palestinien à établir son Etat indépendant et viable avec El Qods Echarif pour capitale ».