L’Algérie et les pays participants du Comité C24 de l’ONU ont réitéré l’impérieuse nécessité de parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental.
Lors de la deuxième journée du séminaire annuel du Comité des 24, qui se tient à la capitale de Sainte Lucie, Castries, du 11 au 13 courant, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a été réaffirmé par l’écrasante majorité des participants des trois régions porte-étendards de la lutte contre le colonialisme : l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine ayant intervenu à l’occasion de la séance consacrée à la question du Sahara occidental.
Selon l’agence officielle APS, les représentants des pays étaient unanimes à relever que la décolonisation « demeure inachevée, en insistant qu’il s’agit là d’une sérieuse source d’inquiétude« , au moment où l’ONU entame la deuxième année de la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
Le représentant de l’Algérie, l’ambassadeur Nadir Larbaoui a, dans son allocution, affirmé que l’Algérie, « en tant que Nation dont le combat des pères fondateurs pour la liberté et l’émancipation a façonné son destin et forgé sa conviction de principe et son engagement à défendre sans relâche le droit de tous les peuples à décider pleinement et librement de leur sort, a toujours été et restera toujours attachée à la noble mission de décolonisation« .
Rappelant l’enracinement des valeurs de liberté et de lutte pour les causes justes à travers l’Histoire de l’Algérie, M. Larbaoui a cependant, regretté l’absence du moindre progrès dans la tenue d’un référendum libre au Sahara occidental, tel que stipulé dans la résolution 1514 des Nations Unies sur la décolonisation, nonobstant le fait que le Sahara occidental, soit répertorié, depuis 1963 comme territoire non autonome, statut réaffirmé en 1966, par la résolution 2229 octroyant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.
Il a rappelé le « rôle crucial » de l’Union africaine qui a « continuellement apporté sa contribution aux efforts de paix au Sahara occidental, dont le dernier exemple date du mois de mars 2021, avec le sommet des Chefs d’État et de Gouvernement du Conseil de paix et de sécurité consacré à la question« .
Le Représentant permanent de l’Algérie a mis en exergue « le déficit et l’incapacité de la Minurso de surveiller la situation des droits de l’Homme dans la partie occupée du Sahara occidental et qui demeure la seule mission des Nations unies sans composante dans son mandat consacrée à la surveillance des droits de l’homme« .
Il a, également, indiqué qu’il « ne peut y avoir qu’une seule voie à suivre, à savoir la reprise des pourparlers directs de bonne foi entre les deux parties au conflit, le Polisario et le Maroc, en vue d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental à travers l’organisation du référendum d’autodétermination« .
Appels à accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental
Pour leur part, les délégations de Cuba, Bolivie, Timor Leste, Venezuela, Angola, Belize, Indonésie, Botswana, Mexique et Namibie, présentes à ce séminaire, ont appelé à la nécessité d’accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental, par le biais de la tenue d’un référendum d’autodétermination, soulignant leur attachement à la résolution 1514.
Elles ont appelé les deux parties au conflit, le Polisario et la Maroc, à reprendre sans conditions préalables et sans plus tarder les négociations sous l’égide des Nations Unies.
Ces mêmes délégations ont souligné que la violation du cessez-le-feu, en novembre 2020, par le Maroc compromet le processus politique du règlement du conflit et constitue une menace à la stabilité de la région.
Elles ont aussi rappelé le droit du peuple sahraoui de bénéficier et de disposer de ses ressources naturelles en vertu des résolutions pertinentes de l’ONU en la matière.
Ces délégations ont également soutenu la proposition d’effectuer une visite du C24 aux territoires occupés du Sahara occidental pour s’enquérir de la situation sur le terrain notamment celle relative aux droits de l’Homme.
Les représentants des pays africains participants, en l’occurrence la Namibie, le Botswana et l’Angola, ont mis un accent particulier sur les efforts de l’Union africaine visant à trouver une solution au conflit du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique, qui soit en conformité avec les objectifs et principes de l’Acte constitutif de l’Organisation régionale.