La première édition du salon de l’industrie pharmaceutique algérienne “El Djazaïr Healthcare” s’est ouverte mardi 17 mai, à Dakar au Sénégal.
Un salon dédié à la promotion de l’industrie pharmaceutique algérienne auquel a été invité à participer l’ensemble des opérateurs pharmaceutiques algériens, et dont l’objectif est, selon le ministère de l’Industrie pharmaceutique, de permettre à ces derniers de “faire connaître leurs produits, leur savoir-faire et se positionner sur le marché africain en termes de qualité et de capacités concurrentielles”.
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“Nous sommes venus pour faire une démonstration de l’ampleur et de la capacité de production de l’Algérie dans l’industrie pharmaceutique”, a déclaré ce mercredi à TSA Nesrine Charikhi, chargé de communication au ministère de l’Industrie pharmaceutique.
La politique continentale souhaitée par l’Algérie
Présent à Dakar, Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique, a supervisé mardi l’ouverture de ce salon.
“Le ministre a été invité, le 16 mai, par la commission économique africaine des Nations-unies pour participer à un forum sur l’avenir de la santé et de la résilience économique. Il a eu à présenter l’expérience algérienne”, précise Mme Charikhi.
Selon elle, M. Benbahmed a plaidé pour “le développement de projets communs et un co-développement”.
“Dans le cadre de l’intégration, et étant donné que nous ne sommes pas trop touchés par le paludisme, on pourrait, par exemple, produire pour les besoins du continent les médicaments contre cette maladie en Algérie, au lieu d’aller les acheter de Chine, avec tout ce qu’a démontré la pandémie, notamment en termes de difficultés liées à la fermeture des frontières et le prix du fret. On produirait en Algérie des médicaments selon les besoins du continent. Cela s’inscrit dans une démarche globalisée et intégrée économiquement pour le continent”, a-t-elle dit.
La chargée de communication du ministère de l’Industrie pharmaceutique explique la politique africaine souhaitée par l’Algérie : “Idéalement, nous voulons que les médicaments puissent être acquis à l’intérieur du continent. On essaie de plaider pour que le PNUD et l’OMS, lorsqu’ils font l’acquisition de médicaments et de produits, puissent le faire à l’intérieur de l’Afrique, pour que ça puisse donner une dynamique de développement”.
Mme Charikhi explique “qu’actuellement, la question centrale au niveau continental est celle de l’Agence africaine du médicament (AMA)”
“Le ministre a plaidé pour la nécessité de sa mise en œuvre et pour que l’Algérie puisse abriter son siège. Il a mis en avant les différentes ressources institutionnelles, réglementaires et économiques pour prétendre à abriter le siège de l’AMA”, a-t-elle fait savoir.
Elle poursuit : “Il a incité les autres pays à adhérer à cette agence. Plus les Etats adhèrent à cette démarche, plus l’AMA sera effective. Nous sommes toujours en train de plaider et d’appeler les Etats à ratifier la convention pour créer l’Agence africaine du médicament. L’AMA apportera un nouveau souffle et facilitera les échanges et la coopération entre les pays. Cela va développer l’industrie pharmaceutique africaine”.
“Six contrats ont déjà été signés”
Alors que le salon s’est ouvert il y a 24 heures, “six contrats commerciaux ont d’ores et déjà été signés” entre les opérateurs algériens et leurs homologues de pays africains, a indiqué la chargée de communication au ministère de l’Industrie pharmaceutique.
Des contrats relatifs à la distribution de produits, à l’enregistrement et aux essais cliniques. “Six entreprises algériennes ont déjà signé des accords commerciaux. Nous avons même un accord pour les essais cliniques. C’est une magnifique nouvelle”, a-t-elle dit.
Mme Charikhi explique que les contrats sur les essais cliniques vont permettre à l’Algérie “d’aller vers l’exportation des services.”
“Les essais cliniques sont un maillon très important dans le développement du médicament, mais surtout c’est une ressource qui nous permet d’exporter des services dans le domaine pharmaceutique”, a-t-elle déclaré.
La chargée de communication au ministère de l’Industrie pharmaceutique tient à souligner que le salon El Djazair healthcare “n’est pas un élément médiatique ou un coup d’éclat. » « Il y a des contrats, c’est effectif”, a-t-elle dit.
Mme Charikh fait savoir que “l’Algérie a fait un don d’un demi-million d’euros, en produits pharmaceutiques, en dispositifs médicaux nécessaires au Sénégal”.
« Le ministre (M. Benbahmed) plaide pour une démarche inclusive et un nouveau paradigme dans la gestion pharmaceutique continentale, mais également pour l’installation de l’Agence africaine du médicament (AMA)”, a-t-elle ajouté.