L’Algérie hausse le ton à l’égard de la France sur la question de l’extradition du chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat Mehenni.
Plus d’un mois est passé depuis l’annonce du procureur général d’Alger du lancement d’un mandat d’arrêt contre Ferhat Mehenni, dans le cadre l’enquête sur le lynchage à mort du jeune Djamel Bensmail début août à Larbaâ Nait Irathen, alors que la Kabylie était confrontée à des incendies ravageurs.
Ce dimanche, dans un entretien avec deux journalistes algériens, le président Abdelmadjid Tebboune a clairement exigé de la France d’extrader le président du MAK. « Nous demandons le chef du file des terroristes MAK. Il faut qu’il nous soit livré, c’est un terroriste, il le dit », a lancé Abdelmadjid Tebboune, sur un ton ferme.
Le président de la République a assuré que des preuves existent sur l’achat d’armes de la part du MAK, avec l’aide de parties étrangères, dont le Maroc. « Ce n’est pas du terrorisme ? », a-t-il interrogé en évoquant des « preuves pour l’achat d’armes » et de « collectes de fonds pour l’acquisition d’armes » de la part du MAK.
« Il faut que le mandat d’arrêt » lancé par l’Algérie contre Ferhat Mehenni soit « appliqué », a-t-il encore exigé. « Pour le moment, il n’y a rien (aucune réponse), mais le silence signifie refus », a ajouté le président Tebboune, en accusant le Maroc, avec lequel l’Algérie n’entretient plus de relations diplomatiques depuis le 24 août dernier, d’être partie prenante du MAK. « Il est prouvé que le Maroc est partie intégrante du MAK. C’est des faits (…) ».
Le président Tebboune a rappelé que le MAK veut porter atteinte à l’unité nationale. « Il y a 52.000 chahids et veuves et fils de chahids à Tizi-Ouzou », a-t-il dit.