L’Algérie fait face à une nouvelle crise de l’huile de table en moins d’une année. Ce produit de large de consommation, dont le prix est plafonné par l’Etat, est difficile à trouver dans les magasins depuis quelques jours, en dépit d’une production abondante.
Pour faire face à cette crise, le gouvernement semble ne pas savoir par quel bout prendre cette tension sur l’huile de table qui s’inscrit dans la durée. C’est le moins que l’on puisse dire au vu des décisions prises par les autorités concernées depuis le début de la première pénurie, au printemps 2021.
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La dernière en date, prise par le ministère du Commerce, est très commentée. Elle concerne l’interdiction de la vente de l’huile de table aux mineurs. Interrogé par des journalistes, le ministre du commerce Kamel Rezig a confirmé que la décision est entrée en vigueur depuis jeudi 6 janvier.
Le ministre a expliqué que la mesure est destinée à lutter contre la spéculation. « Nous avons constaté que des mineurs sont utilisés dans la spéculation », a-t-il expliqué.
Comme la vente de l’huile de table est pratiquement rationnée dans les commerces, certains demandent à leurs enfants mineurs d’aller acheter pour le stocker ou le revendre.
Limiter la spéculation
En plus d’être à portée limitée, sachant que la grande spéculation, celle qui est réellement problématique, se fait par le stockage de cargaisons entières, une telle mesure est frappante sur le plan de l’image, l’interdiction de vente aux mineurs concerne uniquement les produits dangereux comme l’alcool, le tabac ou les armes dans les pays où ce genre de commerce est autorisé.
La première pénurie de l’huile de table, au printemps 2021, a été causée par la décision du même ministère d’imposer brusquement la facturation aux intermédiaires (distributeurs).
Beaucoup avaient alors renoncé à distribuer ce produit à cause de la marge bénéficiaire devenue très réduite, provoquant la disparition de l’huile des étals alors que l’Algérie en produit largement plus que ses besoins internes. C’était du moins l’explication de certains professionnels.
En octobre dernier, un décret du Premier ministre a interdit la vente aux professionnels et industriels des bidons d’huile de 1, 2, et 5 litres subventionnés, obligeant ces catégories à utiliser exclusivement le format de 10 litres, non concerné par la compensation.
Le suivi rigoureux de la mise en œuvre de la mesure étant difficile, voire impossible, certains lui attribuent un rôle dans la pénurie actuelle, en ce sens que les restaurateurs et autres professionnels peuvent bien d’être rabattus sur les formats subventionnés.
Pour limiter la frénésie des achats qui survient dans ce genre de situation, une autre solution a été tentée, celle de réduire les quantités du format de 5 litres dans les livraisons aux magasins. Là aussi sans effet notable sur la disponibilité du produit. Décidément, cette crise de l’huile de table tourne au casse-tête pour le gouvernement.