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L’Algérie nouveau berceau de l’humanité : des archéologues français contestent

L’Algérie nouveau berceau de l’humanité : des archéologues français contestent

L’Algérie ne serait donc pas Oum Dounia. Les récentes découvertes effectuées dans la wilaya de Setif par l’équipe de Mohamed Sahnouni et révélées par la prestigieuse revue Nature ne peuvent pas attester de cette thèse, contestent des chercheurs français. Ils préparent un écrit pour exposer leur démonstration.

Fruits d’une recherche lancée en 2008, les galets en calcaire et silex mis à jour à Aïn Boucherit et ressemblant à ceux découverts en Afrique de l’Est ne dateraient pas de 2,4 millions d’années mais au mieux de seulement 2 millions d’années, selon ces chercheurs français. La découverte a permis à M. Sahnouni de conclure que la zone explorée ressemblait à la savane d’Afrique, avec la présence d’éléphants, d’équidés rappelant les zèbres, d’hippopotames. Ce qui lui a permis aussi d’avancer que tout le continent africain serait en fait le berceau de l’humanité et pas seulement l’Éthiopie.

C’est la technique de datation utilisée, celle du paléomagnétisme (inversion du champ magnétique terrestre au cours du temps) qui est contestée. C’est en tout cas le point de vue de Jean-Jacques Hublin, paléontologue, né en 1953 à Mostaganem, qui appelle à la prudence.

Pour lui la technique du paléomagnétisme n’est utilisée que pour comparer l’âge des roches entre elles mais pas pour établir une datation exacte. Il faut donc garder une certaine réserve d’autant que les fossiles d’animaux retrouvés avec les outils appartiennent à ses espèces bien plus récentes que 2,4 millions d’années.

Jean-Jacques Hublin, membre du Collège de France et professeur à l’Institut d’anthropologie évolutionnaire de Leipzig, a réalisé de nombreux travaux sur les origines africaines de l’homme moderne.

La dernière découverte qui lui est attribuée remonte à juin 2017.

Elle a été réalisée à Jebel Irhoud au Maroc. Il a mis à jour des restes d’Homo Sapiens primitifs associés à des outillages ainsi que des restes de faune. Leur âge a été déterminé autour de 300.000 ans. Lui aussi pensait à ce moment-là que l’homo sapiens était dispersé dans tout le continent africain. À Jebel Irhoud, il a utilisé la technique de thermoluminescence sur des silex brûlés. Voici qui annonce une bataille d’experts comme le monde des chercheurs en est coutumier.

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