Économie

L’Algérie plafonne les prix du café : voici ce qui va changer

Les prix du café, cette boisson très populaire en Algérie, ont connu une forte hausse ces derniers mois. Cela a amené le gouvernement à intervenir, en annonçant, dans un premier temps, trois mesures pour faire face à la hausse des prix du café. Ensuite, l’exécutif a passé à l’action ce mercredi 21 août.

L’une de ces mesures, prises par le gouvernement fin juillet dernier, concerne notamment le « plafonnement des marges bénéficiaires pour l’importation, la distribution en gros et au détail ».

La hausse des prix du café a touché le produit commercialisé pour les ménages, mais aussi la tasse de café préparée dans les cafétérias populaires. Il y a une année, la tasse de café était vendue entre 30 et 40 dinars. Elle est ensuite passée à 50 dinars en début d’année. Elle a atteint 60 dinars dans certaines cafeterias cet été. Pour le café capsule, il peut atteindre 500 dinars la tasse comme à l’aéroport d’Alger ou dans certains quartiers chics de la capitale.

Le gouvernement fixe les prix du café et les marges bénéficiaires

Les Algériens sont parmi les plus gros consommateurs de café au monde. Chaque adulte consomme, en effet, entre 3 à 4 kg de café par an. Ainsi, une moyenne de 130.000 tonnes de café est importée chaque année par l’Algérie, pour une facture de 300 millions de dollars.

Ces dernières semaines, la boîte de café de 250 g de café s’affiche dans les supérettes à plus de 400 DA, soit plus de 1.600 dinars le kilogramme, un niveau jamais atteint auparavant. Selon l’Office national des statistiques, le prix du café a augmenté de 30,6 % durant le mois de juin 2024 par rapport à la même période de 2024.

Mercredi, un décret exécutif, portant sur le plafonnement du prix du café à la consommation et les marges bénéficiaires à l’importation, a été publié dans le journal officiel, ce qui devra mettre fin à la hausse des prix de ce produit sur le marché local.

« Le présent décret a pour objet de fixer le prix plafond du café à la consommation et les marges bénéficiaires plafonds à l’importation ainsi qu’à la distribution, aux stades de gros et de détail », stipule le décret signé par le Premier ministre, Nadir Larbaoui.

Dans le détail, les prix plafonds du café, toutes taxes comprises, à la consommation, sont fixés à 1.250 DA le kilogramme pour le café vert ou torréfié ou moulu « arabica » et à 1.000 DA le kilogramme pour le café vert ou torréfié ou moulu « robusta ».

Cela signifie que le paquet de 250 grammes de café robusta coûtera 250 dinars au lieu de 420 ou 430 dinars algériens. Pour le café arabica, le prix du paquet de 250 grammes est fixé à 312,5 dinars.

Voici les marges bénéficiaires applicables à l’importation et à la distribution du café

De plus, le décret exécutif n° 24-279 du 20 août 2024 souligne que la marge bénéficiaire applicable à l’importation du café vert destiné à la revente en l’état est plafonnée à 3 %, calculée sur la base de la valeur en douane.

La marge bénéficiaire applicable aux produits issus du café vert importé destiné à la transformation est plafonnée à 4 %, calculée sur la base du prix de revient, indique encore le décret.

Le même document porte aussi sur le plafonnement des marges bénéficiaires applicables à la distribution du café aux stades de gros et de détail.

S’agissant de la distribution en gros, la marge du bénéfice est plafonnée à 4 % pour le café vert ou torréfié ou moulu « arabica » et « robusta ». La marge plafond du bénéfice au stade de la distribution au détail est fixée, quant à elle, à 8 %.

Le décret exécutif stipule à ce propos que « les opérateurs concernés doivent, chacun selon son activité, communiquer les prix de vente du café à l’importation et à la distribution aux stades de gros et de détail ».

Par ailleurs, et dans l’objectif de garantir le maintien des prix plafonds à la consommation, fixés par le gouvernement, « une compensation est allouée aux importateurs du café vert, sur le budget de l’État », peut-on encore lire dans le document. Autrement dit, le gouvernement subventionne le prix du café, un produit de large consommation, mais qui n’est pas de première nécessité.

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