L’attachement de l’Algérie à l’exigence d’un règlement global du dossier mémoriel est une “position de principe”, a affirmé vendredi le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, rapporte l’agence officielle.
Dans un message à l’occasion de la célébration, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, de la Journée nationale de la Mémoire, coïncidant, cette année, avec le 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, M. Belhimer a souligné que “l’Algérie reste attachée au règlement global du dossier mémoriel”, ajoutant que les efforts de l’Algérie en ce sens “commencent à payer”.
Un règlement qui repose, a-t-il rappelé, sur “la reconnaissance officielle, définitive et globale, par la France, de ses crimes, qualifiés par Macron lui-même de crimes contre l’humanité, la repentance et des indemnisations équitables”.
Un règlement qui passe aussi par la prise en charge des conséquences des explosions nucléaires, la remise des cartes d’enfouissement des déchets de ces explosions, considérées par des experts et des historiens algériens et français parmi les pires crimes commis en Algérie conformément à la politique génocidaire prônée par la colonisation française, a ajouté le Porte-parole du gouvernement.
“Nous sommes conscients que les lobbies hostiles à l’Algérie, en France et ailleurs, continueront à faire pression par tous les moyens pour entraver le processus du dossier mémoriel, mais nous resterons attachés à notre position de principe sur ce dossier qui fait l’unanimité auprès de la nation algérienne tout entière: citoyens, officiels, historiens, experts, organisations de la société civile et médias, notamment à travers la chaîne de télévision dédiée à la Mémoire, lancée en 2020 à l’occasion du 66e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale”.
Il a affirmé que les efforts consentis, dans ce sens, traduisent “la volonté politique fondée sur la préservation de l’unité de la nation”, rappelant la déclaration du président de la République dans laquelle il avait souligné que “notre Histoire demeurera toujours au premier plan des préoccupations de l’Algérie nouvelle et sa jeunesse, une histoire que nous ne saurions, en aucun cas, omettre dans nos relations étrangères”.
A cet effet, il a cité des “acquis certes modestes” réalisés par l’Algérie, mais “d’une grande valeur morale”, à l’instar de la récupération des crânes des héros de la Résistance nationale, la levée du secret-défense sur les archives classifiées de plus de 50 ans et la reconnaissance par la France de la torture et de l’assassinat de symboles de la guerre de libération nationale.
M. Belhimer a souligné, dans ce contexte, que le slogan “la mémoire rejette l’oubli” retenu pour la célébration de cette occasion “résume la position immuable de l’Algérie visant à exiger de la France qu’elle assume pleinement ses responsabilités dans les crimes qui avaient fait des millions de victimes durant 132 ans de colonialisme barbare”.
Le choix de Sétif pour abriter les festivités officielles revêt une “profonde symbolique”, en ce sens qu’il s’agit de la ville qui était le théâtre des massacres du 8 mai 1945, un génocide perpétré par l’armée d’occupation française contre des Algériens sortis manifester pacifiquement pour revendiquer leur droit légitime à la liberté et l’indépendance”, a poursuivi M. Belhimer dans son message.
“La journée nationale de la Mémoire, riche en hauts faits et en évènements, se veut un hommage à l’ère de la résistance populaire, du mouvement national et de la guerre de libération, et une halte pour les nouvelles générations de renouer avec le glorieux passé de leur pays, les sacrifices et les épopées de leurs aïeux qui constituent désormais des exemples à suivre de par le monde”.
Dans cette perspective, “l’institution par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en 2020 de la Journée nationale de la Mémoire, en reconnaissance des grands sacrifices consentis par le peuple algérien lors des massacres du 8 mai 1945 et après le déclenchement de Guerre de libération du 1er novembre 1954 n’est qu’une petite partie du devoir de fidélité au serment des vaillants chouhadas et moudjahidines”, a ajouté M. Belhimer.
Pour toutes ces considérations, “la génération d’aujourd’hui qui a fait montre, à maintes occasions, de sens élevé de conscience et de patriotisme doit préserver ce serment en sauvegardant la mémoire et en s’unissant autour de l’Algérie une et unifiée qui se dirige vers l’instauration d’une nouvelle ère de développement et de justice tout en s’attachant à ses droits et intérêts matériels et moraux, notamment ceux relatifs à un glorieux pan de la lutte de notre nation”, a-t-il souligné.
“La nation qui sauvegarde son histoire, ne fait que préserver son existence et consolider sa capacité de maturation de la prise de conscience populaire, face aux manœuvres des courants et lobbies racistes de l’autre rive de la Méditerranée, dont le temps s’est sclérosé à une époque révolue, à jamais, grâce à la volonté du peuple”, a conclu le Porte-parole du gouvernement.