Lancée samedi 30 janvier, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Algérie devrait connaître un nouvel élan, ce mois d’avril. En deux mois,  l’Algérie n’a reçu que 300.000 doses des vaccins russe (50.000 unités), d’AstraZeneca (50.000 doses) et de Sinopharm (200.000 unités) en forme de don de la Chine. Une quantité à peine suffisante pour vacciner 150.000 personnes, à raison de deux doses par individu.

Pour la relancer, l’Algérie a réceptionné ce samedi 364.800 doses du vaccin d’AstraZeneca contre la maladie à coronavirus Covid-19, rapporte ce samedi la Télévision algérienne. Dans un premier temps, la même source a indiqué que la quantité reçue était de 900.000 doses.

Difficultés d’approvisionnements

La livraison de ces doses du vaccin d’AstraZeneca, baptisé désormais Vaxzevria, intervient dans le cadre du dispositif Covax, une initiative internationale sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ayant pour objectif d’assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19 dans plus de 190 pays. Plus de 33 millions de doses ont été distribuées dans plus de 74 pays au 1er avril dans le cadre de ce programme.

L’Algérie s’est vu allouer un premier quota de 1,9 million de doses de vaccins dans le cadre de l’initiative Covax.

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Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé ce jeudi que la campagne de vaccination contre la Covid-19 « s’accélèrera » durant le mois d’avril, avançant que le retard accusé par l’Algérie dans la campagne de vaccination était dû aux quantités réduites réceptionnées par l’Algérie.

« Nous avons signé un contrat d’acquisition d’un million de doses du vaccin russe Sputnik. Nous avons déjà réceptionné 50 000 doses puis 30 000 et il reste 920.000 doses à recevoir avant la fin du mois d’avril prochain », avait indiqué en outre le ministre lundi dernier.

Polémique en Europe

Le vaccin Vaxzevria d’AstraZeneca n’est pas sans polémique, notamment en Europe. Bien que l’agence européenne du médicament (EMA) ait réitéré ce mercredi son estimation que le vaccin d’AstraZeneca est sûr et que les experts n’ont trouvé aucun facteur de risque spécifique tel que l’âge, le sexe ou les antécédents médicaux, de nombreux pays européens ont procédé à sa suspension temporaire à différentes périodes ces dernières semaines suite à l’apparition de cas de thrombose sur des personnes vaccinées.

Pas plus tard que ce vendredi, les Pays-Bas ont annoncé la suspension de la campagne de vaccination de Vaxzevria pour les personnes âgées de moins de 60 ans à la suite de quelques cas de caillots sanguins.

Au Royaume-Uni, où le vaccin a été administré plus de 18 millions de fois, l’Agence du médicament britannique a indiqué quant à elle avoir reçu des signalements de 22 cas de thromboses veineuses cérébrales et de huit autres cas de thromboses associées à un déficit de plaquettes. Sur les 30 cas enregistrés au Royaume-Uni jusqu’au 24 mars inclus, « sept malheureusement sont décédés », précise la même source.

Le vaccin AstraZeneca est surtout au cœur d’un bras de fer diplomatique entre le Royaume-Uni et l’Union européenne au sujet du respect des commandes de livraison au sein de l’UE. Alors que l’UE a exporté des milliers de doses fabriqués localement au Royaume-Uni, elle n’a en revanche reçu aucune dose du vaccin Vaxzevria fabriqué au Royaume-Uni.

Une situation qui a poussé l’Union européenne à bloquer l’exportation des doses du vaccin AstraZeneca vers le Royaume-Uni. « Si nous ne sommes pas livrés par AstraZeneca et par le Royaume-Uni, il n’y aura pas de doses AstraZeneca qui quitteront le territoire européen à l’export. (…) C’est très clair », a mis en garde le secrétaire d’État français en charge des Affaires européennes, Clément Beaune, cité par BFM, affirmant que « l’Europe ne cèdera pas »