Société

L’Algérie veut défendre son patrimoine et le faire connaître en France

Nouvelle engagement de l’État algérien à défendre le patrimoine culturel du pays qui fait l’objet de tentatives d’appropriation notamment de la part du Maroc.

Cet engagement a été réitéré par l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, à l’occasion d’un évènement sur la Casbah d’Alger lancé samedi 1er juin à la Grande mosquée de Paris.


L’événement a été organisé par l’association Awassir, le réseau nouvellement créé pour mettre en place des liens entre la diaspora algérienne et son pays d’origine.

Outre l’actuel représentant de l’État algérien en France, il y avait également parmi les invités l’ancien ambassadeur de France à Alger, François Gouyette et sa femme Halima et évidemment le recteur de la Grande mosquée de Paris Chemseddine Hafiz, Antar Boudiaf, président de Awassir…

Au programme, il y avait une exposition sur la Casbah d’Alger, des animations, des ateliers, des conférences et des stands qui ont permis aux visiteurs de découvrir l’histoire, les richesses et les splendeurs de ce quartier mythique de la capitale.

Cet événement, destiné à valoriser et mieux faire connaître la Casbah d’Alger, survient dans un contexte où le patrimoine algérien fait beaucoup parler, par l’inscription de certains de ses éléments au patrimoine mondial de l’Unesco mais aussi par les récurrentes polémiques avec le Maroc sur le zellige, le caftan, certains plats culinaires…

L’ambassadeur d’Algérie en France réitère l’engagement de l’Etat à défendre le patrimoine algérien

« En ce moment on parle beaucoup de patrimoine et notamment à l’Unesco », a d’ailleurs noté d’emblée Saïd Moussi dans son intervention.

« Nous respectons les patrimoines de tout un chacun », a assuré l’ambassadeur, ajoutant, s’agissant du patrimoine algérien : « Nous y sommes attachés, nous le défendrons, et aujourd’hui plus que jamais, la nouvelle Algérie remet en avant ce beau patrimoine qui est le nôtre, millénaire ».

Un message clair adressé notamment au Maroc, sans le citer, qui multiplie les tentatives d’appropriation des éléments du patrimoine algérien. Les deux dernières sont liées au caftan qu’il considère comme faisant partie de son patrimoine culturel.

Les Marocains ont tenté de faire retirer des caftans algériens du Stand Algérie de la Foire de Paris (1er – 12 mai).

Ils se sont attaqués sur les réseaux sociaux à la couturière algérienne Lina Boussaha qui a exposé ces robes longues traditionnelles qui symbolisent l’art vestimentaire algérien.

Patrimoine algérien : le Maroc est averti

Ensuite, ils ont saisi la direction de la Foire de Paris pour les faire retirer. L’affaire a pris de l’ampleur et l’ambassadeur d’Algérie à Paris a dû intervenir pour apporter son soutien à la couturière algérienne.

Quelques jours après cette polémique, la presse marocaine a dévoilé que le Maroc a porté plainte contre l’Algérie à l’Unesco, l’accusant d’avoir intégré le caftan de « Ntaâ de Fès » dans son dossier pour l’inscription de la gandoura et la mlehfa au patrimoine mondial de l’organisation onusienne.

« Vous n’êtes plus seul », a lancé le représentant de l’État algérien à l’adresse de Antar Boudiaf, saluant le travail que fait ce militant associatif avec d’autres personnes en France pour « porter haut ce patrimoine algérien, non seulement pour le défendre, non seulement pour le partager auprès de nos enfants ici en France », mais aussi pour « mieux faire connaître cette richesse dont nous disposons et également la faire connaître à nos amis français ».

La Casbah d’Alger est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, depuis 1992, mais ce qui est encore plus intéressant aux yeux de l’ambassadeur d’Algérie, « ce sont les citoyens qui se sont approprié cette casbah, qui a beaucoup souffert ».

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