L’intelligence artificielle (IA) avance de manière fulgurante dans le monde. L’Algérie met le paquet pour ne pas être à la marge de cette dynamique.
Les objectifs qu’elle s’est tracé dans le domaine de la transition numérique et notamment de l’IA sont très ambitieux. Ils viennent d’être dévoilés par le ministre de la Poste et des Télécommunications.
Sid Ali Zerrouki a assisté lundi 17 février à Alger à l’ouverture de la 3e édition du Forum des technologies de l’information et de la communication “CTO Forum Algeria”.
L’Algérie a consenti de grands efforts ces dernières années pour renforcer sa position dans le domaine, avec notamment le lancement de trois grandes écoles spécialisées dans l’intelligence artificielle, la robotique et les mathématiques, la mise en place d’une commission nationale d’intelligence artificielle avec une stratégie dans le domaine, la création d’incubateurs sur tout le territoire national…
La dynamique se poursuit et des centres de formation “Scale Centers” seront inaugurés la semaine prochaine, a annoncé le ministre. Ces centres visent à “lever toute ambiguïté auprès des jeunes concernant l’intelligence artificielle, la cybersécurité et le cloud computing, en dispensant une formation gratuite, tout au long de l’année, au profit des jeunes n’ayant pas suivi un cursus universitaire”, a-t-il expliqué.
Intelligence artificielle en Algérie : contribuer à 7% du PIB d’ici 2027
L’Algérie s’est fixé un objectif chiffré et une échéance précise en la matière. Selon Sid Ali Zerrouki, son secteur ambitionne de faire en sorte que l’intelligence artificielle contribue à hauteur de 7% au PIB du pays d’ici 2027.
Pour encourager les jeunes porteurs de projets, Algérie Télécom lancera un fonds d’investissement dédié aux startups spécialisées dans l’intelligence artificielle, la cybersécurité et la robotique, pour, dans une première étape, un montant de 1,5 milliard de dinars, a-t-il encore annoncé.
Il s’agit d’une initiative destinée à encourager les petits porteurs de projets innovants et à contribuer à atteindre dans les délais l’objectif annoncé par le président de la République de disposer de 20 000 startups, a indiqué le ministre des télécoms.
Le responsable a en outre livré quelques chiffres qui démontrent des grandes avancées effectuées par l’Algérie en termes de développement des nouvelles technologies, notamment le déploiement de 265.000 kilomètres de fibre optique pour l’internet haut débit et la couverture totale en 4G de 1.400 sites, desservant des villages et des zones enclavées. Le secteur prévoit la mise en place de 7.000 nouvelles stations 4G afin d’assurer une couverture nationale en 2025, et augmenter les débits.
Sur ce dernier point, Sid Ali Zerrouki a regretté que les classements internationaux “ne reflètent pas la position de l’Algérie en matière de vitesse de l’internet”, et “ne correspondent pas aux investissements considérables consentis par l’État dans les infrastructures”.
Cela est dû, selon lui, au fait que les Algériens effectuent un grand nombre de tests de vitesse sur diverses plateformes spécialisées (1,4 million de tests par mois), majoritairement réalisés dans des zones à faible signal. C’est ce qui entraîne “des données erronées” sur l’état de l’internet en Algérie, a-t-il expliqué.