Ce n’est pas la grande moisson, mais pour son premier déplacement officiel à l’étranger, le président tunisien Kais Saied, vient de s’assurer d’un soutien financier de l’Algérie pour faire face aux multiples difficultés économiques auxquelles est confronté son pays.
« L’Algérie est prête à apporter toute son aide à la Tunisie qui traverse une conjoncture difficile, tant au plan financier qu’économique », a assuré le président Abdelmadjid Tebboune lors de la conférence de presse conjointe tenue au siège de la présidence de la République.
Le chef de l’État, qui continue de soigner sa stature internationale en multipliant les rencontres avec les chefs d’État étrangers, a annoncé « la décision du dépôt de 150 millions de dollars dans la Banque centrale tunisienne et la poursuite des facilitations de paiement de l’approvisionnement en gaz et hydrocarbures en attendant que la Tunisie traverse ses difficultés ».
Autre engagement annoncé : la poursuite de la lutte contre le terrorisme à travers l’activation des « mécanismes de lutte » au niveau des frontières. Le président Tebboune a annoncé avoir convenu avec le président tunisien de la nécessité du « développement des zones frontalières et de la complémentarité économique entre les deux pays ».
Pour renforcer la relation entre les deux pays dont les échanges restent en deçà du niveau espéré, Abdelmadjid Tebboune a révélé également qu’il envisage de se rendre prochainement en Tunisie à la tête d’une importante délégation gouvernementale. Cette visite, dont la date n’est pas encore fixée, interviendrait une « fois le Gouvernement tunisien installé. La délégation « examinera tous les dossiers qui attendent des décisions des deux présidents », a précisé le président algérien.
Au chapitre international, les deux présidents ont une « convergence de vues » sur l’essentiel des dossiers notamment sur la question palestinienne à travers le « rejet du plan du siècle » de Donald Trump et sur le refus de l’ingérence étrangère dans le dossier libyen.
Justement à propos de la crise libyenne, Abdelmadjid Tebboune a estimé que « la solution doit être inter -libyenne », en éloignant l’ « ingérence étrangère et la circulation des armes ». Dans ce cadre, il a souligné la nécessité pour que l’ « Algérie et la Tunisie soient le début de la solution », à travers l’organisation de rencontres entre tribus libyennes afin d’ « entamer une nouvelle étape pour mettre en place des institutions pouvant conduire à des élections générales ». « À la condition que la solution soit acceptée par l’ONU », a-t-il précisé.
Même si elles sont liées depuis 2008 par un accord commercial préférentiel, les échanges entre Alger et Tunis sont loin du niveau qu’appellent les profonds liens unissant les deux peuples.
Selon les statistiques des Douanes algériennes portant sur le commerce extérieur durant les 11 premiers mois de l’année 2019, l’Algérie a exporté vers la Tunisie un peu plus d’un milliard de dollars, un chiffre en progression de 13% par rapport à la même période en 2018. Les exportations algériennes vers la Tunisie sont constituées essentiellement des hydrocarbures et leurs dérivés.
Quant aux importations provenant de ce pays voisin, elles ont avoisiné les 400 millions de dollars (en hausse de 3,7% par rapport à 2018). Elles comprennent, entre autres, des produits de l’agroalimentaire, des équipements industriels, du textile et de l’habillement.