La gymnaste algérienne Kaylia Nemour s’apprête à disputer, ce dimanche 4 août à 14 h 40 (heure algérienne), la finale du concours des barres asymétriques des Jeux olympiques de Paris 2024.

Sauf grosse surprise, elle devrait monter sur la plus haute marche du podium et offrir à l’Algérie sa première médaille d’or de ces JO 2024. Elle a dominé les qualifications il y a une semaine avec une prestation de haute facture sur les barres asymétriques, son agrès de prédilection où elle écrase la concurrence depuis le début de l’année 2024.

En France, le regret d’avoir laissé filer un tel talent se lit aussi entre les lignes dans les écrits de la presse.

Une première médaille pour l’Algérie signifierait une de moins pour la France, car c’est dans ce pays que la gymnaste est née et formée avant de changer de nationalité sportive, il y a un peu plus d’un an, en mai 2023, pour défendre les couleurs du pays d’origine de son père, l’Algérie.

JO de Paris 2024 : Kaylia Nemour favorite pour la médaille d’or

Il est vrai que Kaylia Nemour est montée en puissance et montre un autre visage avec l’Algérie. Championne d’Afrique, vice-championne du monde, huit fois médaillée d’or dans les circuits de la coupe du monde, la petite prodige affole les compteurs. En avril dernier, elle a donné son nom à un geste qu’elle est la première et la seule à réaliser.

Kaylia Nemour participe aux Jeux olympiques de Paris 2024 comme représentante de l’Algérie, mais ce n’est pas toujours ainsi que certains titres de la presse française la présentent dans leurs écrits.

Tout récemment, le site Internet de France Bleue a écrit plusieurs fois dans un article « la Tourangelle », en référence à sa ville de naissance, Tours, et pas une seule fois l’Algérienne. Le sujet de l’article en question était pourtant la participation de la gymnaste aux Jeux olympiques où elle représente l’Algérie.

La veille de la finale du concours des barres asymétriques qui pourrait consacrer définitivement la jeune athlète de 17 ans, c’est le grand quotidien L’Équipe qui dérape en titrant : « L’Algérienne de France Kaylia Nemour… ».

Cette insistance à rappeler à chaque fois à l’athlète son lien avec la France peut être perçue comme une manière de la culpabiliser d’avoir choisi l’Algérie.

Nationalité de Kaylia Nemour : une obsession pour certains médias français

Pourtant, son histoire, tout le monde la connaît, y compris et surtout en France, à fortiori chez les médias spécialisés.

Kaylia Nemour a choisi l’Algérie pour sauver sa carrière hypothéquée par l’attitude incompréhensible des autorités sportives françaises à son égard.

Opérée des genoux en 2021, à 14 ans, Kaylia Nemour a failli dire adieu à la gymnastique, car les médecins de la Fédération française de gymnastique (FFG) ont refusé de l’autoriser à reprendre la compétition.

Officiellement, par souci pour sa santé, mais la gymnaste s’est retrouvée en réalité otage d’un règlement de comptes entre la fédération et son club d’Avoine-Beaumont, en désaccord sur le suivi médical des athlètes. C’est de ce côté-là que ceux qui, en France, regrettent la championne, devraient regarder.

« La double nationalité lui a offert une issue »

L’affaire est connue même en dehors de l’Algérie et de la France. La presse mondiale s’en est saisie pendant ces JO de Paris 2024.

Dans un article consacré à la championne algérienne, le célèbre quotidien américain The New York Times a parfaitement résumé ce qu’il s’est passé.

« Une âpre lutte avec la Fédération française de gymnastique menaçait les espoirs olympiques de Kaylia Nemour. La double nationalité lui a offert une issue. »

En effet, l’Algérie a ouvert à la gymnaste les portes qu’on lui a fermées en France.

SUR LE MÊME SUJET :

JO 2024 : voici comment Kaylia Nemour a passé le jour de sa finale du concours général