Elle restera pour l’histoire comme une des dix victimes de la révolte des « gilets jaunes » qui a ébranlé le pouvoir d’Emmanuel Macron. Après vingt jours d’attente, un juge marseillais a enfin délivré vendredi un permis d’inhumer qui va permettre le rapatriement de l’octogénaire en Algérie où elle doit reposer pour l’éternité.
Madame Zineb Zerari-Redouane est décédée le 2 décembre au bloc opératoire dans un hôpital de la deuxième ville de France. La veille, elle a reçu une grenade lacrymogène en plein visage. Elle se trouvait sans son domicile dans le célèbre quartier de La Canebière. Quand elle a été touchée par le tir elle se trouvait à la fenêtre de son appartement au 4e étage d’un immeuble. Elle voulait fermer les vitres pour se protéger des gaz lacrymogènes lancés contre les manifestants.
Quelques heures après l’accident, elle a confié à une proche sa « conviction » d’avoir été visée volontairement par les policiers qui sont aussitôt partis. Peut-être la soupçonnaient-ils de vouloir les filmer à l’aide de son téléphone portable. En arrivant à l’hôpital, elle était défigurée. Elle avait aussi un hématome à la poitrine, selon des proches. Elle est décédée le lendemain au bloc opératoire.
Le 15 décembre, entre 200 et 300 personnes ont manifesté devant son domicile pour réclamer la vérité sur le décès et la restitution du corps à sa famille qui habite à Birkhadem à Alger. Il a fallu pour cela attendre vingt jours. « La justice marseillaise a donné son accord pour le rapatriement de la défunte en Algérie où elle doit être enterré. Le transfert du corps se fera dans les tout-prochains jours », a annoncé un de ses fils, Sami Redouane, sur son compte Facebok.