Berlin compte interdire pour la première fois à des investisseurs chinois de prendre le contrôle d’une entreprise allemande, jugeant la société trop stratégique, a rapporté jeudi la presse allemande.
« Le gouvernement fédéral a opposé son veto à la vente du fabricant de machines-outils Westphalien Leifeld Metal Spinning à des investisseurs chinois », rapporte l’hebdomadaire WirtschaftsWoche, citant des sources gouvernementales.
L’entreprise basée à Ahlen, qui emploie environ 200 personnes, est spécialisée dans les matériaux de haute résistance utilisés dans l’industrie aérospatiale ou nucléaire.
Interrogé par l’AFP, le ministère allemand de l’Économie a refusé de confirmer cette décision, qui doit être officialisée le 1er août prochain selon la presse, et qui a déjà fait l’objet d’un mois d’enquête.
Le gouvernement allemand a adopté en septembre dernier un décret renforçant les règles sur les investissements étrangers dans ses entreprises jugées stratégiques, mais ne l’a jamais utilisé jusqu’à présent.
Le décret ne citait pas de pays visés en particulier, mais la Chine en fait clairement partie.
En Allemagne, tout investissement portant sur plus de 25% du capital d’une entreprise par un investisseur situé hors de l’Union européenne (UE) ou de l’Association européenne de libre échange (AELE) est soumis à l’examen du ministère de l’Économie.
Il s’agit de vérifier si la transaction est susceptible de porter atteinte à l’ordre public ou à la sécurité du pays.
Les entreprises allemandes sont la destination préférée des investisseurs chinois en Europe. En 2017, ces derniers ont dépensé 11 milliards d’euros en Allemagne, selon une étude du cabinet EY.