« Prends 10.000 balles et casse-toi ».  Le film de Mahmoud Zemmouri fut inspiré par une loi française de 1977 incitant les immigrés algériens  à retourner dans leur pays d’origine.

La loi Stoléru ou « le  million de Stoléru », du nom du Secrétaire d’Etat chargé des Travailleurs et des Immigrés, Lionel Stoléru, prévoyait une aide de 10.000 francs  à quiconque acceptait le dispositif. Son but était de faire partir de France quelque 500.000 Algériens en cinq ans.

Quarante ans après, le dispositif semble avoir inspiré l’Allemagne qui a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile, notamment des Syriens fuyant la guerre dans leur pays. Tous n’ont finalement pas eu le statut de réfugié recherche se retrouvant en situation irrégulière.

La générosité d’Angela Merkel ayant favorisé une montée de l’extrême droite aidée par une explosion de la délinquance, le gouvernement de Berlin souhaite reconduire dans leur pays 60.000 étrangers déboutés du droit d’asile.

Il ne veut pas le faire sous la contrainte mais avec leur consentement, moyennant une aide financière pour les aider à se réinstaller dans leur pays. Pour ce faire, il a lancé une campagne de publicité en sept langues au prix de 500.000 euros.  Avec comme slogan « ton pays, ton, avenir,  maintenant! « , 2.400 affiches incitent les étrangers à partir avant le 31 décembre pour bénéficier de ces aides qui peuvent aller jusqu’à 3.000 euros pour une famille.

Cela ressemble à une campagne de promotion commerciale, dénoncent des associations. « Quand j’ai vu l’affiche dans le métro ça m’a mise en colère. J’ai tout de suite pensé que c’était très insultant pour les gens qui ont fui depuis des années et qui veulent construire leur vie », s’emporte une Berlinoise citée par la radio France Info. Hannah Hübner a lancé une pétition en ligne qui a recueilli plus de 31.000 signatures.

Le dispositif a été mis en place en 2016. Il fut accepté par 54.000 étrangers et par 29.000 en 2017.  Au cours des dix premiers mois de cette année, il a attiré seulement 9.000 personnes. D’où la campagne assimilée à des « soldes » de fin d’année.

En visite en septembre dernier à Alger, Angela Merkel a reçu de son homologue Ahmed Ouyahia l’assurance  d’accueillir les Algériens se trouvant en situation illégale en Allemagne « qu’ils soient 3.000 ou 5.000 ».