Les relations algéro-françaises traversent une période de turbulences. Jeudi, la visite du premier ministre français en Algérie, qui était prévue dimanche 11 avril, a été annulée à la dernière minute, à la demande d’Alger.
Le même jour, le ministre du Travail El Hachemi Djaaboub a tenus des propos inattendus en qualifiant la France d’ « ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie.
Un jour plus tôt, mercredi 10 avril, dans un entretien à Arabic Post, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement a menacé l’ambassadeur de France en Algérie François Gouyette de prendre des mesures contre lui, en lui reprochant une nouvelle ses activités politiques dans le pays.
« Je crois que l’ambassadeur de France ne ratera pas ces précieuses opportunités grâce à sa grande expérience et sa connaissance des limites et des règles de la pratique diplomatique, notamment en Algérie, qui, le cas échéant, n’hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation », a mis en garde Belhimer.
Ce mardi, l’ambassade a répondu indirectement à Belhimer, alors que des slogans antifrançais ont scandé à nouveau vendredi lors de la marche du Hirak à Alger.
« La France est de retour, jeunes levez-vous ! » ont scandé des hirakistes. Sur des pancartes, on pouvait lire aussi : « Là où arrive la France, c’est la destruction », « Macron dégage, vous n’êtes pas le bienvenu dans le pays des Martyrs ».
L’ambassade de France a réagi ce mardi en démentant « formellement » les informations rapportées par le quotidien Liberté daté du 8 avril, affirmant que son ambassadeur François Gouyette « n’intervient pas dans la vie politique algérienne ».
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« L’Ambassadeur de France n’intervient pas dans la vie politique algérienne »
« L’Ambassadeur de France n’intervient pas dans la vie politique algérienne, ni n’incite quelque parti que ce soit à adopter une quelconque position vis-à-vis des scrutins algériens », affirme l’ambassade de France dans un communiqué diffusé ce mardi.
« Les échanges qu’il mène avec l’ensemble des acteurs du spectre politique algérien ont pour objectif le renforcement des relations bilatérales. C’est la mission de tout ambassadeur en poste. L’Ambassadeur François Gouyette la conduit dans le plein respect de la souveraineté de l’Algérie », soutient le communiqué.
Dans un article publié le 8 avril dernier, le quotidien Liberté a rapporté que l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, aurait tenté de convaincre certaines formations de participer aux prochaines élections législatives lors de ses récentes visites aux partis politiques.
« Il a essayé de défendre l’idée que seules des élections peuvent régler la crise et que dans le cas où nous boycotterions, la voie sera ouverte aux islamistes », a indiqué un responsable d’un parti démocrate sous couvert d’anonymat, cité par le quotidien Liberté.
Ce démenti intervient dans un contexte de regain des tensions entre l’Algérie et la France suite à des propos polémiques de deux ministres algériens ainsi qu’à l’annulation de la visite officielle en Algérie du Premier ministre français, Jean Castex.
Les propos ont été accueillis négativement par le gouvernement français, qui a « déploré » les menaces formulées par Belhimer à l’encontre de M. Gouyette. « Nous déplorons ces différentes déclarations, qui ne reflètent ni la qualité de nos relations bilatérales, ni la dynamique de leur renforcement, soutenue au plus haut niveau par les autorités de nos deux pays », a indiqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, cité par Le Monde.
