La presse internationale a évoqué, ce lundi 3 juin, l’annonce hier par le Conseil constitutionnel de la décision de l’annulation des élections présidentielles prévues pour le 4 juillet prochain.
« La décision n’était pas inattendue : depuis des semaines, les manifestants qui ont envahi les rues d’Alger et d’autres villes n’ont exigé rien de moins », estime le journal américain New York Times. « Les manifestants ont considéré les élections prévues illégitimes, car elles avaient été organisées par l’armée et par des responsables politiques mis en place par le dirigeant déchu de l’Algérie, Abdelaziz Bouteflika », ajoute le journal américain.
« Les dirigeants politiques algériens sont discrédités. Sa hiérarchie militaire a également été rejetée par les manifestants qui réclament une rupture complète avec l’ancien système de gouvernement dominé par l’armée. Et maintenant, aucune élection n’est prévue », indique le New York Times.
« L’Algérie risque de connaître une transition du pouvoir difficile », titre de son côté le journal pro-gouvernemental turc Daily Sabah. « L’Algérie, qui a connu une guerre civile et des troubles sanglants pendant plus de dix ans, craint toujours d’être témoin de troubles armés, voire d’une guerre civile. C’est pourquoi chaque front politique est prudent et n’agit pas de manière sévère », tente d’expliquer le journal. « Bien que la motivation principale des manifestants ne semble pas être idéologique mais économique, les jeunes aimeraient voir un réel changement dans le pays », indique en outre Daily Salah.
« Pour un ex-cadre de l’État, le scénario qui se dessine est limpide : «Une nouvelle date sera fixée pour l’élection présidentielle, officiellement, le temps de tenir une conférence avec des opposants et des représentants du mouvement populaire », rapporte quant à lui Le Figaro en évoquant la suite des évènements en Algérie.
« Officieusement, le temps de négocier avec les personnalités politiques comme Ali Benflis pour qu’elles participent au scrutin en garantissant un mécanisme indépendant pour l’organisation des élections », ajoute le journal français, qui estime que cela « donnera un peu plus de temps au système et finira d’épuiser le mouvement qui déjà donne des signes d’essoufflement ».
Sous le titre « Grands espoirs et grandes manœuvres en Algérie », le journal suisse Le Temps résume la situation : « L’annulation de facto par le Conseil constitutionnel de l’élection présidentielle prévue le 4 juillet est une victoire pour les manifestants mais ouvre une nouvelle période d’incertitudes ».