L’Arabie saoudite, critiquée notamment en Occident pour son intervention militaire au Yémen, a annoncé lundi une « nouvelle aide humanitaire » de 1,5 milliard de dollars et une opération pour augmenter la capacité des ports du pays en guerre soumis à un blocus.
Dans une déclaration, la coalition sous commandement saoudien a également annoncé un pont aérien entre Ryad et la province de Marib (centre du Yémen) avec des vols quotidiens d’avions C130 qui transporteront de l’aide humanitaire.
Le texte ajoute que 17 corridors seront établis depuis « six points d’entrée » pour assurer « en toute sécurité » le transport de l’aide « vers des ONG opérant à l’intérieur du Yémen ».
La coalition précise que le financement de 1,5 milliard de dollars servira à la distribution de secours « via des agences de l’ONU et des organisations internationales ».
Elle souligne que ses efforts pour « ouvrir des voies terrestres, maritimes et aériennes » aboutiront à l’importation de 1,4 million de tonnes métriques par mois, contre 1,1 million de tonnes métriques par mois en 2017.
L’augmentation de la capacité des ports pour « les importations humanitaires et commerciales » coûtera 40 millions de dollars et 30 millions de dollars seront dépensés pour réduire le coût du transport terrestre par une amélioration des routes, indique encore le texte.
La coalition rappelle que le 17 janvier, l’Arabie saoudite a transféré deux milliards de dollars à la Banque centrale du Yémen, opérant depuis Aden (sud) où le gouvernement qu’elle soutient s’est établi en 2015 après avoir été chassé de la capitale Sanaa par les rebelles Houthis soutenus par l’Iran.
Le Yémen, pays le plus pauvre du Moyen-Orient, est le théâtre depuis près de trois ans d’un violent conflit qui a fait plus de 9.200 morts et près de 53.000 blessés. L’ONU parle de « la pire crise humanitaire du monde » et évoque régulièrement des risques de famine à grande échelle.
En mars 2015, l’Arabie saoudite est intervenue à la tête d’une coalition militaire pour appuyer le gouvernement, mais les forces loyalistes peinent à reconquérir le terrain perdu au profit des rebelles.
Depuis son intervention, l’Arabie saoudite a été régulièrement critiquée pour des raids aériens « indiscriminés » dont ont été victimes des milliers de civils et pour le blocus qu’elle a imposée autour du Yémen en accusant l’Iran, son grand rival régional, de transférer clandestinement des armes aux Houthis.
Le colonel Turki Al-Maliki, porte-parole de la coalition, a tenu à souligner que celle-ci « place ses ressources militaires à la disposition » des opérations humanitaires annoncées lundi pour « protéger les voies d’approvisionnement aériennes, maritimes et terrestres avec la capacité logistique et technique des forces armées » de cette alliance.
Dans le même communiqué, le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié à Ryad, exprime sa « profonde gratitude » au royaume saoudien pour cette « opération humanitaire sans précédent ».
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al-Jubeir devait donner une conférence de presse sur le même sujet plus tard dans la journée.