L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont concrétisé un partenariat stratégique en lançant une série de projets économiques et militaires visant à stimuler davantage la coopération entre les deux plus grandes économies arabes.
Les deux pays, riches en pétrole, ont annoncé plus de 60 projets conjoints dans les secteurs de la banque, de l’investissement, de l’industrie, de l’énergie nucléaire, du pétrole et du gaz, ainsi que des industries militaires.
Ils se sont fixés comme objectif de les mettre en oeuvre dans les cinq prochaines années, lors d’une réunion de haut niveau mercredi soir à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite.
La réunion était coprésidée par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, et le prince héritier d’Abou Dhabi et homme fort des Emirats, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.
Avec la participation de nombreux ministres des deux pays, elle a coïncidé avec le premier anniversaire de la crise du Golfe qui a vu l’Arabie, les Emirats, Bahreïn et l’Egypte rompre leurs liens avec le Qatar en raison de son « soutien au terrorisme ».
Les accords Arabie-Emirats ont été signés sans la participation des quatre autres pays du Conseil de coopération du Golfe (Bahreïn, Koweït, Qatar et Oman). Les deux pays ont cependant déclaré que leur coopération restait dans le cadre du CCG.
« Le Conseil de coordination saoudo-émirati fournit le modèle idéal pour la coopération bilatérale entre les pays tout en soutenant le système de travail conjoint du CCG », a souligné le ministère saoudien de l’Information dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont un produit intérieur brut combiné de 1.060 milliards de dollars, soit 73% du PIB total des membres du CCG.
Mais leurs économies dépendantes du pétrole ont souffert au cours des quatre dernières années en raison de l’effondrement des prix du pétrole.
L’année dernière, l’économie saoudienne s’est contractée de 0,7%, tandis que l’économie des Emirats arabes unis n’a progressé que de 0,5%. Celle d’Abou Dhabi s’est contractée de 1,6%.
La réunion a approuvé une stratégie appelée de « détermination » concernant les projets communs, pour lesquels 20 protocoles d’accord ont été signés.
Il s’agit notamment de projets de sécurité alimentaire, d’investissements conjoints dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la pétrochimie et de la création d’une société d’investissement agricole de 1,4 milliard de dollars.
La stratégie prévoit également la création d’un fonds de coentreprise pour l’énergie nucléaire, les secteurs bancaire et financier et la création d’un conseil conjoint pour coordonner les investissements étrangers estimés à plus de 1.300 milliards de dollars.