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L’Arabie Saoudite va exécuter trois célèbres prédicateurs religieux après le Ramadhan

L’Arabie Saoudite va exécuter trois célèbres prédicateurs religieux après le Ramadhan

L’Arabie saoudite envisage d’exécuter trois célèbres prédicateurs Salmane Alodah, Awadh Al Qarni et Ali Al Omari, selon plusieurs rapports d’organisations de défense des droits humains. Les trois hommes seront, d’après le site Middle East Eye, exécutés après le Ramadhan pour « actes de terrorisme ».

Ryad n’a fourni aucune explication à cette décision. L’Union mondiale des oulémas musulmans a lancé « une alerte au monde » pour sauver « les trois savants de la condamnation à mort ». L’Union a, selon l’agence turque Anadolu, exhorté l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte de libérer les détenus d’opinion « particulièrement les penseurs et les érudits ».

« Exécuter les trois savants modérés Salmane Alodah, Awadh Al Qarni et Ali Al Omari sera une véritable catastrophe, un grave crime », écrit l’Union. Elle a appelé à l’organisation de rassemblements et de sit-in pacifiques devant les ambassades des trois pays et des représentations des Nations Unies pour faire annuler la peine capitale des trois savants qui « par leur modération, ont grandement contribué à servir l’islam et les musulmans ».

Sur twitter, le compte « moatakili rai’y » (détenus d’opinion) multiplie les alertes ces derniers jours pour demander la libération des trois hommes. Il annonce qu’Awadh Al Qarni est maintenu dans une cellule isolée.

Salmane Alodah, Awadh Al Qarni et Ali Al Omari ont été arrêtés en 2017 à l’occasion de « la grande » campagne ordonnée par le prince hériter Mohamed Ben Salmane qui a touché des dizaines de prédicateurs, de penseurs, d’hommes d’affaires et d’activistes des droits humains du Royaume. Selon les experts, cette opération visait à faire taire toutes les voix qui pouvaient s’opposer aux projets du prince héritier de « réformer » le Royaume.

Trente-sept chefs d’inculpation

Le tribunal spécialisé de Ryad, crée par le ministère saoudien de l’Intérieur pour juger à huis clos les prévenus impliqués dans des affaires de terrorisme, a retenu, en septembre 2018, 37 chefs d’inculpation contre Salmane Alodah. Il est accusé d’appartenir aux Frères musulmans, désignés comme « une organisation terroriste », et au Conseil européen pour la fatwa et la recherche, classé dans la même « catégorie ».

Le procureur lui a également reproché d’avoir dénoncé les injustices à l’égard des détenus, d’inciter à la sédition et de s’être moqué des « projets du gouvernement ».

Middle East Eye rappelle que Salman Alodah, un universitaire, est connu dans le monde pour ses opinions ouvertes « et relativement progressistes » sur la chari’a (loi islamique). Il est également connu pour ses positions en faveur des réformes et de la liberté d’expression. Il avait appelé le 9 septembre 2017, dans un tweet, à une réconciliation entre l’Arabie Saoudite et ses voisins du Golfe après l’instauration du blocus contre Qatar, accusé de « soutenir le terrorisme ».

Sur Twitter, Salman Alodah est suivi par 13,4 millions de followers et ses postes sont largement partagés. Idem pour Awadh Al Qarni suivi par 2,1 millions de followers.

« La décision du procureur saoudien de recommander la peine de mort à l’encontre de trois célèbres religieux fait partie intégrante de la campagne agressive menée par le gouvernement pour utiliser ses lois vaguement formulées dans le but de réduire au silence ses propres citoyens, en particulier ceux qui osent demander des réformes », a soutenu l’ONG de défense des droits humains, Human Rights Watch.

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