L’Arabie saoudite se prépare à interdire le harcèlement sexuel, ont déclaré des responsables de ce royaume musulman moins d’un mois avant l’entrée en vigueur d’un décret autorisant les femmes à conduire.
Le Conseil de la Choura, organe consultatif qui conseille le gouvernement, a approuvé lundi un projet de loi qui introduirait des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 300.000 riyals (80.000 dollars) pour les auteurs de harcèlement.
Ce projet “est un ajout très important à l’histoire des règlementations dans le royaume”, a indiqué Latifa al-Shaalan, membre du Conseil de la Choura, dans une déclaration relayée mardi soir par le ministère de l’Information.
“Cela comble un grand vide législatif et c’est un moyen de dissuasion”, a-t-elle ajouté.
La loi, qui doit encore être promulguée par le roi Salmane, compte huit articles.
Elle vise à “combattre le harcèlement, à l’empêcher, à punir les auteurs et à protéger les victimes afin de sauvegarder l’intimité, la dignité et la liberté personnelle qui sont garanties par la loi islamique”, souligne la déclaration du Conseil de la Choura.
La levée historique de l’interdiction de conduire pour les femmes est prévue pour le 24 juin dans le cadre d’une campagne de libéralisation très médiatisée, impulsée par le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane qui se définit lui-même comme un réformateur.
Le prince a également levé l’interdiction des salles de cinéma, autorisé les concerts mixtes et réduit les pouvoirs de la police religieuse, longtemps redoutée en Arabie saoudite.
Mais ces réformes ont été assombries par une vague d’arrestations de militants des droits de l’Homme, dont des féministes, depuis la semaine dernière.