Le quotidien britannique The Financial Times a estimé dans un article publié ce lundi 29 avril que « les leaders militaires au Soudan et en Algérie ralentissent le passage vers une démocratie dans ces pays », alors que des manifestations populaires ont mené au départ des présidents régnant de longue date dans ces deux pays.
« En Algérie, où l’armée a longtemps été au cœur du régime, il y a une large conviction que les forces armées sont motivées par la préservation du régime plutôt par le moindre désir de démanteler un système de gouvernance en place depuis l’indépendance de la France en 1962 », indique le Financial Times.
« En Algérie comme au Soudan, les manifestants ne connaissent que trop bien ce qui s’est passé en Egypte après que Hosni Moubarak ait été démis comme président durant la première vague du Printemps arabe en 2011 et que l’armée ait contrôlé la transition ayant suivi. Les manifestants ont brandi des slogans affirmant ‘Non au scénario égyptien’ », écrit l’influent quotidien britannique, ajoutant que « depuis le départ de M. Bouteflika il y a trois semaines, Gaïd Salah a insisté que l’Algérie doit suivre le processus constitutionnel en tenant des élections dans trois mois ».
« L’armée algérienne ne veut pas une répétition de 1988, quand elle a tué des centaines de civils, et encore moins une répétition de 1992 quand elle a annulé des élections pour empêcher un parti islamiste de gagner, déclenchant une décennie de guerre civile dans laquelle plus de 100 000 personnes sont mortes », affirme le journal britannique.
« Dans le même temps, l’armée algérienne ne fait pas confiance aux politiques civils et a peur d’un vide de pouvoir dans un pays où il n’y a aucune structure d’opposition car les partis ont longtemps été marginalisés », conclut le Financial Times.