La 72e session de l‘Assemblée générale des Nations unies s’ouvre ce mardi 19 septembre à New York. Cette grand-messe diplomatique qui réunit chaque année une centaine de chefs d’État et de gouvernement se déroule, une fois encore, dans un contexte international particulièrement tendu.
Les discours des nouveaux visages de cette 72e session sont très attendus et seront particulièrement scrutés. Les présidents français et américain, Emmanuel Macron et Donald Trump, ainsi que le nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, assistent en effet à leur première Assemblée générale annuelle.
L’Algérie sera quant à elle représentée par son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Le président Bouteflika ne se déplace plus à l’étranger depuis maintenant plusieurs années.
Discours de Trump très attendu
Dans son intervention programmée mardi matin, Donald Trump devrait de nouveau encourager la communauté internationale à renforcer les sanctions contre la Corée du Nord. « Il s’exprimera en des termes très durs sur la menace nord-coréenne et sur la menace que cela fait planer sur notre sécurité et celle de tous les pays présents dans la salle », a fait savoir lundi soir un responsable de la Maison blanche.
En outre, Donald Trump est également attendu sur la question de l’accord sur le programme nucléaire iranien conclu entre Téhéran et les puissances du groupe P5+1 (États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) le 14 juillet 2015. Estimant que Téhéran ne respecte pas ses engagements, Donald Trump menace de dénoncer l’accord.
Enfin, et non des moindres, une interrogation demeure sur le sort de l’accord de Paris sur le climat. Le 1er juin dernier, Trump avait annoncé une sortie des États-Unis de cet accord, mais il serait aujourd’hui prêt à en renégocier les termes pour les rendre « plus justes ».
L’intervention du président français, Emmanuel Macron, est attendue quelques heures plus tard. Il pourrait tenir compte, dans son discours, des déclarations de son homologue américain et y répondre, précise une source à l’agence Reuters. « Notamment si le chef de l’État américain s’en prend directement à l’une des priorités diplomatiques d’Emmanuel Macron, la lutte contre le changement climatique », écrit Reuters.
Tractations en coulisses
Si les discours des chefs d’État et de gouvernement devant l’Assemblée générale constituent le temps fort de l’événement, les vraies tractations se déroulent en coulisses, lors des rencontres bilatérales. Dès son arrivée lundi à New York, le président français Emmanuel Macron a rencontré pendant une heure le président américain Donald Trump dans un hôtel de Manhattan. Il s’est également entretenu avec le président iranien, Hassan Rohani.
Le président français cherche à convaincre son homologue américain de ne pas revenir sur le texte de l’Accord sur le nucléaire iranien. Lors d’un point presse hier à New York, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a de nouveau fait part de ses inquiétudes en cas de remise en question du texte. « Il nous paraît essentiel de le maintenir pour éviter des spirales de prolifération, ne serait-ce que pour dissuader indirectement les partis les plus durs de la gouvernance iranienne de se lancer dans l’acquisition de l’arme atomique ». Mi-octobre, Donald Trump doit « certifier » devant le Congrès que Téhéran se conforme bien aux engagements de l’accord. Au vu de ses récentes déclarations, il n’est pas certain qu’il le fasse.
Sort des Rohingyas
Le sort réservé en Birmanie à la minorité musulmane des Rohingya devrait également être l’objet de discussions de ce rendez-vous diplomatique. Le dossier s’annonce toutefois extrêmement délicat. Les chancelleries occidentales craignent en effet que des critiques ou des prises de position puissent déstabiliser la très récente transition démocratique birmane.
Quelques heures seulement avant l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU, Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis 2015, est d’ailleurs finalement sortie de son silence sur l’exode des Rohyngyas. Dans une allocution publique, elle a dénoncé « toutes les violations des droits de l’Homme » et promit que les auteurs d’exactions dans l’État d’Arakan (Rakhine) seraient traduits en justice. Elle n’a en revanche pas évoqué les termes de « nettoyage ethnique » employés par le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme la semaine dernière.
La semaine dernière, Aung San Suu Kyi avait fait savoir qu’elle ne se rendrait pas à cette 72e session. Elle sera représentée par son second vice-président.