La polémique continue d’enfler dans l’athlétisme algérien. Cette fois ce n’est pas un athlète célèbre comme Bouraada ou Makhloufi qui est au centre, mais une sportive peu connue.
De quoi s’agit-il ? Jeudi, le Comité olympique et sportif algérien (COA) assurait qu’il n’avait engagé aucun athlète aux 12e Jeux Africains de Rabat 2019 de son propre chef.
« Le COA n’a engagé aucun athlète aux 12e Jeux Africains de Rabat 2019 de son propre chef. Le seul recours qui lui a été adressé et accepté est celui de l’athlète de Touggourt Arar Yousra, spécialiste du saut en hauteur qui a estimé qu’elle a été écartée de la sélection de façon discriminatoire », a indiqué le COA, en réponse aux accusations du ministre de la Jeunesse et des Sports Raouf Bernaoui.
Le COA a assuré que « l’athlète Arar Yousra avait réalisé les minimas de participation aux JA-2019 imposés par la Confédération africaine d’athlétisme (CAA) et la (FAA) dans les délais impartis par la règlementation. Son nom figurait sur la liste large qui a été transmise par la FAA au COA et elle a été valablement accréditée sur recommandation écrite de la FAA ».
Le COA a ajouté qu’il a accepté le recours de cette athlète sur la base des règles de la charte olympique.
« Aucun autre athlète n’a introduit de recours et le COA n’a accrédité aucun autre athlète sans la recommandation de sa propre fédération », a affirmé le COA.
M. Bernaoui, a reproché au COA, d’avoir engagé des athlètes sans le consentement de leurs fédérations, en marge de la cérémonie de récompense organisée mardi soir au CIC (Alger) en l’honneur des athlètes médaillés aux Jeux Africains 2019, selon l’agence officielle.
« Certains athlètes ont été engagés par le COA sans le consentement de leurs Fédérations respectives. Le COA a promis aussi des récompenses financières aux athlètes alors que nous ne sommes pas en club », avait affirmé Bernaoui.
Mais l’affaire n’allait pas en rester là. Ce samedi, la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA) a réagi pour démentir « catégoriquement » le contenu du communiqué du COA. « Ce qui a été dit n’a rien à voir avec ce qui s’est passé », a assuré la FAA.
« La sportive Arar Yousra n’a jamais fait partie des choix de la direction technique pour participer à ce tournoi en raison de son niveau qui a été instable cette saison. Dans ce cas, comment la FAA peut-elle présenter un recours dans sa décision et demander au COA de qualifier cette athlète ? Et dire qu’elle a été éliminée par le ministère de tutelle est faux », a écrit la FAA dans un communiqué, publié sur sa page Facebook.
Sans tarder, le COA a répliqué en maintenant sa version initiale. « Faisant suite au démenti du président de la Fédération algérienne d’athlétisme de ce jour, au sujet de l’affaire Arar Yousra, nous tenons à vous confirmer que le COA a agi conformément aux dispositions de la charte olympique et de la loi algérienne. Nous vous transmettons le document officiel de la Fédération Algérienne d’athlétisme qui atteste que la jeune athlète a bel et bien été inscrite dans la délégation pour participer aux 12èmes JA de Rabat 2019 et ce document recadre les affirmations du président de la FAA et du MJS », a affirmé le COA. Sur le document en question, le nom de l’athlète au centre de la polémique y figure effectivement.
Mais la « preuve » présentée par le COA est contestée par la FAA. « La FAA tient à préciser que la large liste est un engagement préliminaire qui comprend un grand nombre d’athlètes en mesure de se qualifier, exigé par les organisateurs plusieurs mois avant la compétition. Aussi, il serait anormal, à notre sens, qu’Arar Yousra, une athlète ciblée, ne figurerait pas sur la liste des engagements préliminaires. Il y a lieu de relever que dans la page de la liste publiée par le COA, figurent aussi plusieurs noms des athlètes qui ne sont pas qualifiés pour ces jeux », a répondu la FAA.
Ce n’est pas la première fois que l’athlétisme algérien est au centre d’une polémique. En août 2016, aux JO de Rio au Brésil en 2016, après avoir décroché deux médailles d’argent au 800 mètres et au 1500 mètres, le coureur Toufik Makhloufi avait accusé les responsables du sport en Algérie de « sabotage » et d’avoir « trahi la confiance » du gouvernement qui a mis les moyens à la disposition des athlètes.