L’attrait de la France à l’étranger, qui s’était redressé à “une vitesse inouïe” à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017, a brutalement chuté avec le mouvement des gilets jaunes, a estimé mardi Frédéric Sanchez, président de Medef international.
“L’attractivité du pays s’est effondrée”, selon ce responsable du patronat français qui a constaté que les images sur les manifestations violentes de “gilets jaunes” tournaient en boucle dans les médias étrangers quand il se trouvait notamment en Chine, aux Etats-Unis et à Bahreïn au mois de décembre.
“Quand vous êtes aux Etats-Unis, vous avez l’impression que la France est en guerre civile”, a relaté M. Sanchez, qui anticipe “un effondrement du taux de fréquentation des touristes américains, japonais, chinois, parce qu’ils vont avoir peur”.
“C’est comme en 2005, mais c’est à l’étranger plus grave qu’en 2005, parce que c’est visible”, a-t-il poursuivi, en référence aux émeutes qui avaient agité à l’automne les banlieues françaises.
“Il n’y a pas un businessman qui à un moment dans sa vie n’est pas venu sur les Champs-Elysées”, la célèbre avenue parisienne où se sont tenues plusieurs manifestations hostiles à la politique fiscale et sociale de M. Macron, a rappelé M. Sanchez.
La branche internationale du Medef, principale organisation patronale française, a pour objectif de renforcer les positions des entreprises françaises à l’étranger, en particulier dans les pays émergents et en développement.
En termes de parts de marché, “on sait tous qu’il est facile d’en perdre mais que pour regagner des parts de marché perdues, c’est compliqué”, a encore dit M. Sanchez, qui s’exprimait lors d’un déjeuner de presse.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a jugé dimanche que la crise des “gilets jaunes” “coûte cher à l’économie française”, estimant qu’elle entamerait de 0,1 point la croissance économique du dernier trimestre 2018.