La croissance du transport aérien va forcer le recrutement de plus de 600.000 pilotes de ligne dans le monde d’ici 2036, un défi vu le vieillissement de la population, a noté mardi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Le nombre de vols commerciaux et de passagers double tous les 15 ans mais la main d’oeuvre disponible pour ce secteur « se contracte », a fait valoir la secrétaire générale de l’OACI Fang Liu devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
Elle a pointé « le vieillissement inévitable de la population, la baisse de la natalité et d’autres facteurs » tel que « l’attraction des futurs talents par d’autres secteurs de haute-technologie ».
L’aviation civile doit donc « faire mieux pour attirer et retenir les travailleurs qualifiés dont elle a besoin au cours des prochaines décennies », a averti Mme Liu.
D’autant que l’OACI, une agence des Nations unies, estime que d’ici 2036 il faudra « au moins 620.000 pilotes » pour opérer les appareils commerciaux de 100 places ou plus en circulation dans le monde. « Et 80% de ces futurs aviateurs seront des nouveaux pilotes qui ne volent pas encore », a-t-elle souligné.
« Et c’est la même histoire pour les prochains contrôleurs aériens, le personnel de maintenance et autres techniciens », a relevé la secrétaire générale de l’OACI.
La croissance du transport aérien, a-t-elle dit, s’explique notamment par l’essor du tourisme, mais aussi du commerce en ligne dont les livraisons sont aujourd’hui effectuées à 90% par avion, contre seulement 16% en 2010.
Quelque 4,1 milliards de personnes voyagent par avion chaque année et un tiers de la marchandise échangée dans le monde l’est par voie aérienne, a-t-elle indiqué.
Outre les défis de main d’oeuvre, l’aviation civile va devoir rapidement s’attaquer à l’engorgement des aéroports. « Au moins 24 aéroports internationaux d’Afrique seront saturés et incapables de soutenir une hausse du trafic d’ici à peine deux ans », a déclaré Fang Liu.