Quelques médias internationaux ont évoqué les manifestations qui se sont déroulées ce vendredi 10 mai en Algérie.
« Des dizaines de milliers de manifestants demandant le départ de l’élite dirigeante en Algérie se sont réunis dans la capitale Alger pour un douzième vendredi consécutif, défiant les tentatives par l’armée de réduire les tensions à l’approche de l’élection présidentielle », rapporte l’agence Reuters, reprise par plusieurs journaux à l’image du New York Times.
« La manifestation était pacifique mais plus petite que celles ayant bouleversé Alger durant les semaines précédentes. Il s’agit de la première manifestation depuis le début du mois sacré de Ramadan », indique Reuters, qui précise que « des milliers de manifestants ont également manifesté dans les rues d’autres villes, y compris Oran, Tizi Ouzou et Constantine, scandant des slogans contre le gouvernement ».
« Les manifestants ont rempli les rues de la capitale algérienne et d’autres villes pour la douzième semaine consécutive, et le chef de l’armée a été la principale cible de leur opposition », rapporte pour sa part l’agence Associated Press, reprise par plusieurs journaux étrangers tel que le Washington Post. « À Alger, les gens se sont réunis par centaines au point repère qu’est la Grande Poste et ont peuplé jusqu’à une avenue principale pour la première manifestation anti-gouvernementale hebdomadaire depuis le début du mois sacré musulman de Ramadan », indique la même source.
« Ni le jeûne du Ramadan ni les hautes températures n’ont dissuadé les citoyens de manifester. Certains ont scandé pour le départ du chef de l’armée Ahmed Gaïd Salah. D’autres ont scandé que l’Algérie a besoin d’un ‘’État civil et non un dictateur’’ », rapporte AP.
« Gaïd Salah est maintenant accusé de coopter la ‘’révolution populaire’’. Il soutient la tenue d’une élection présidentielle que le président par intérim a organisée pour le 4 juillet. Plusieurs manifestants voient l’élection comme une manœuvre pour garder l’ancienne garde accrochée au pouvoir. Ils affirment que plus de temps est nécessaire pour sortir le pays de la crise avant qu’un nouveau leader soit choisi », indique la même source.
« En ce premier vendredi de Ramadan, la mobilisation a été forte au départ du cortège, peu après la fin de la grande prière hebdomadaire en début d’après-midi, sous un ciel ensoleillé et sans nuages et une température avoisinant les 30 degrés », rapporte quant à elle l’agence AFP, reprise par plusieurs médias français tel que Le Point Afrique.
« Plusieurs rues autour de la Grande Poste étaient noires de monde et la foule a continué de converger vers ce bâtiment emblématique du centre d’Alger devenu le point de ralliement de plus de deux mois de manifestations dans la capitale », rapporte la même source. « Le général Gaïd Salah a été un temps vu comme un allié de la contestation après avoir lâché M. Bouteflika, ce qui avait rendu la démission du président inéluctable après vingt ans au pouvoir. Ce vendredi, comme la semaine précédente, il a été particulièrement visé par les manifestants », indique Le Point Afrique.
« Ce qu’il faut comprendre, c’est que les manifestants refusent de voir ce scrutin organisé par les structures et personnalités de l’appareil laissé derrière lui par M. Bouteflika, incarné notamment par M. Bensalah, Bedoui et Gaïd Salah, fidèles jusqu’à la démission du chef de l’État, après vingt ans à la tête de l’Algérie », explique la même source, ajoutant : « Si ces incarcérations ont été accueillies avec satisfaction par les manifestants, elles peinent à dissiper l’impression qu’il s’agit-là surtout d’une purge au sommet dans le cadre d’une lutte de clans de l’ancien régime ».