Circonscrite jusqu’ici à des célébrations de circonstances, parfois folkloriques, la journée du 08 mai 1945 qui a posé les jalons de la révolution du 1er novembre 1954 est désormais consacrée officiellement journée de la mémoire.

L’avant-projet de Loi instituant cette journée, sur décision du président Abdelmadjid Tebboune, a été adopté ce mardi 23 juin par l’APN. Comme les autres fêtes nationales, elle donnera lieu à des célébrations à travers tout le territoire national et au sein de la communauté nationale à l’étranger par l’organisation de nombreuses activités afin de « préserver la mémoire de la nation et d’assurer la transmission de son message aux générations montantes pour renforcer », selon ce projet de Loi.

« Ces festivités visent aussi à rappeler aux générations montantes l’héroïsme et les sacrifices de leurs aïeuls pour que le peuple algérien puisse jouir de la liberté et de l’indépendance et vivre dans la dignité sur sa terre, uni et fier de son passé auquel il devrait s’inspirer pour bâtir son avenir dans le cadre de la démocratie et la justice sociale », ajoute le texte selon le compte rendu de l’agence officielle.

Les interventions des députés ont porté sur «la nécessité » de l’ancrage des éléments de l’identité nationale et des idéaux du 1er Novembre parmi les générations montantes ainsi que l’écriture de l’Histoire des différentes périodes coloniales et non seulement celle de la Guerre de libération.”

Toutefois sur les huit amendements introduit, six seulement ont été acceptés tandis que deux autres propositions ont été incluses parmi les recommandations qui seront soumises aux parties concernées (ministère des Moudjahidine et des ayants-droits).

Il s’agit, précise la même source, d’un nouvel article qui dispose que  «sont appelés « martyrs », les victimes des massacres perpétrés par le colonialisme français, le 8 mai 1945 alors que l’autre article prévoit «la criminalisation des actes perpétrés par le colonialisme français inique le 8 mai 1945 contre le peuple algérien ».

« L’institution du 8 mai de chaque année, Journée nationale de la mémoire, contribuera au maintien de cet anniversaire tragique qui a fait des meilleurs enfants de la patrie des martyrs partout sur le sol algérien, parmi ceux qui étaient sortis dans des manifestations énormes et pacifiques pour rappeler à la France ses engagements et ses promesses à l’époque », avait déclaré devant les députés, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.

À noter que le président Tebboune avait ordonné le lancement d’une chaine de télévision consacrée à l’Histoire. Le projet est toujours en chantier.