Sans Neymar, Barcelone vrombit quand même: la “Puce” Lionel Messi, double buteur, a virevolté mardi contre la Juventus Turin (3-0), aidé du “Moustique” Ousmane Dembélé et cornaqué par la “Fourmi” Ernesto Valverde. De quoi vivre une nouvelle fable en Ligue des champions ?
. Messi asticote la “Vieille Dame”
En déclin, le Barça ? Pas avec Messi ! Le quintuple Ballon d’Or argentin (30 ans) a prouvé mardi soir que les Catalans pouvaient se remettre du départ de Neymar au PSG.
Les “socios” (supporters-actionnaires) du club, qui commençaient à contester le président Josep Maria Bartomeu, ont retrouvé le sourire: leur idole a fait des misères à un grand d’Europe, la “Vieille Dame”, certes affaiblie par les absences mais finaliste de la C1 en juin dernier.
Mercredi, la presse catalane a encensé “Il Divo” (“La star”), comme l’a titré Mundo Deportivo en italien dans le texte. “Le meilleur trident, c’est Messi, Messi et Messi”, a ainsi écrit Sport, enterrant le défunt trio offensif “MSN” (Messi-Suarez-Neymar).
Pas encore assuré d’aller au Mondial-2018 avec l’Argentine, la “Puce” semble se transfigurer sous le maillot blaugrana: déjà huit buts en six matches officiels cette saison. La meilleure des garanties pour un Barça qui se croyait fort dépourvu après avoir déchanté tout l’été.
“Quand il prend le ballon, il peut arriver n’importe quoi de positif pour nous”, a savouré l’entraîneur barcelonais Ernesto Valverde.
Reste désormais à attendre la signature officielle du nouveau contrat de l’Argentin (jusqu’en 2021), toujours pas effective même si Bartomeu s’est montré rassurant mardi.
. Valverde reconstruit patiemment
Surnommé “Txingurri” (la Fourmi, en basque), Ernesto Valverde est en train de reconstruire patiemment le FC Barcelone, par petites touches.
Le mandat du nouvel entraîneur blaugrana avait commencé par deux gifles face au Real Madrid mi-août en Supercoupe d’Espagne (3-1, 2-0) mais un mois plus tard, son projet prend forme.
Voilà son Barça premier du groupe D de la C1 et leader de la Liga avec déjà quatre points d’avance sur le Real. Et la confiance revient peu à peu.
“Quand l’équipe fonctionne bien, nous nous sentons tous mieux”, a résumé le capitaine Andres Iniesta, étincelant mardi et comme régénéré par le technicien.
Le style Valverde ? Un entraîneur raisonnable et pondéré, qui manie l’ironie bienveillante en conférence de presse quand son prédécesseur Luis Enrique était grinçant ou cassant.
Sa patte se voit déjà: un pressing plus intense, des lignes plus compactes et un schéma asymétrique sans ailier gauche (une zone occupée en alternance par le latéral Jordi Alba, l’avant-centre Luis Suarez et le milieu Iniesta) et avec Dembélé en ailier droit pur.
“Il y a maintenant des idées nouvelles”, a observé le milieu croate Ivan Rakitic. “Nous formons un bon bloc. Quand nous prenons notre rythme, c’est très difficile de jouer contre le Barça.”
. Dembélé déploie ses ailes
Première titularisation avec Barcelone, et premiers frissons pour Ousmane Dembélé (20 ans), impliqué sur les deux buts de Messi et ovationné par le Camp Nou à sa sortie du terrain (70e).
L’ex-joueur de Dortmund a dû digérer les attentes générés par son transfert mirobolant (105 millions d’euros + 42 M EUR de bonus) et par son statut de successeur de Neymar. Mais s’il manque encore d’automatismes, notamment dans le jeu de remises, le Français a réussi son adaptation.
“Il a été bon”, a relevé Valverde, qui attend beaucoup de sa recrue phare. “Il vient d’arriver, il est très jeune, il a encore de la marge et il peut s’améliorer en tout.”
Celui que son compatriote Samuel Umtiti a rebaptisé “Moustique” ne s’est pas brûlé les ailes au Camp Nou. La presse salue sa timidité et son intégration discrète dans le vestiaire, où Messi et Suarez semblent l’avoir adopté.
Et à l’image de Dembélé, c’est toute une équipe qui garde une belle marge de progression. Le FC Barcelone espère qu’en fin de saison, la morale de l’histoire sera à son avantage.