La victoire 1-0 du Brésil mardi à Berlin contre l’Allemagne n’effacera pas l’humiliation du 7-1 encaissé au Mondial-2014, mais elle contribue à effacer le traumatisme et à conforter la Seleçao dans son rôle de cofavori du Mondial.
Certes les Brésiliens ont battu une équipe d’Allemagne où manquaient sept joueurs majeurs. Mais la Mannschaft, au complet ou non, n’avait plus perdu un match depuis presque deux ans, et la demi-finale de l’Euro-2016 contre la France (0-2).
Ce mardi soir à Berlin, les cinq coupes du monde du Brésil — contre quatre à l’Allemagne — ne comptaient pas. Depuis des jours, le seul souvenir qui flottait autour de ce match était celui de l’humiliation de sinistre mémoire des Auriverde en demi-finale de « leur » Mondial, « le drame » de Belo Horizonte.
Tite, le sélectionneur qui a remis le Brésil sur la voie du succès, avait ouvert son coeur avant la partie: « Ce match a une très grande importance psychologique, il ne faut pas se voiler la face, le 7-1 du Mondial est un fantôme qui nous hante », avait-il dit.
Dimanche en conférence de presse, les journalistes brésiliens étaient presque déçus en découvrant que le sélectionneur allemand Joachim Löw allait aligner une équipe amputée de sept joueurs cadres par rapport à la formation qui avait fait match nul 1-1 avec l’Espagne vendredi.
« Ce serait impensable au Brésil pour un tel match », avait lancé l’un des reporters qui suit la Seleçao! Löw a souri. Sans doute se rappelait-il, à cet instant, qu’il avait gagné l’an dernier la Coupe des confédérations avec une équipe composée presque exclusivement de jeunes talents, que personne n’attendait à pareille fête.
C’est donc sans Müller, Özil, Hummels ou Khedira, et avec son quatrième gardien Kevin Trapp (Paris SG) que l’Allemagne s’avançait crânement face au meilleur onze des Brésiliens, auxquels ne manquait que Neymar (blessé) pour être en configuration coupe du monde.
– Pas question de match « amical » –
Entre des Auriverde poursuivis par le spectre de Belo Horizonte et une Mannschaft composée majoritairement de joueurs qui devaient encore gagner leur billet pour la Russie, il n’était pas question de rencontre « amicale ».
Les Allemands, qui avaient souffert en début de match contre l’Espagne faute de pouvoir imposer leur pressing, ont démarré le match pied au plancher. Kroos était là pour ratisser au milieu, Gündogan se chargeait de lancer les attaques, et tout le bloc montait presser les Brésiliens très haut jusque dans leur camp.
Mais la vitesse et la qualité individuelle des sud-américains leur permettaient de porter le danger à plusieurs reprises, par Coutinho et Jesus notamment. Ce dernier ouvrait le score à la 38e minute, en reprenant de la tête à bout portant un centre de la droite de Willian. Trapp touchait la balle, mais ne pouvait l’empêcher de franchir la ligne.
En deuxième période, les deux équipes auraient pu tour à tour marquer. L’Allemagne, en passant par les ailes, a beaucoup cherché la tête de Gomez, puis de Wagner rentré à sa place. Mais la défense centrale Thiago Silva/Miranda a fait bonne garde.
Coutinho, Jesus et Fernandinho ont également eu des occasions, mais les spectateurs qui rêvaient de revoir une avalanche de buts sont restés sur leur faim.
Löw, qui se soucie si peu des statistiques, manque au passage d’égaler le record de la Mannschaft de 23 matches consécutifs sans défaites, établi entre 1978 et 1980 par Jupp Derwall.
L’Allemagne n’avait plus perdu à domicile depuis mai 2016 contre la Slovaquie (1-3).