Le constat est déjà fait depuis très longtemps : le secteur sanitaire en Algérie vit une situation difficile. Dans les structures de santé publiques, les patients sont accueillis dans des conditions pour le moins pas convenables.
Même les malades atteints de cancer dont le traitement nécessite une prise en charge particulière ne bénéficient pas de conditions d’accueil optimales dans les hôpitaux algériens.
Une vidéo filmée par un cancéreux à l’intérieur de l’hôpital de Sidi Bel Abbès, reprise par la chaîne Ennahar TV, montre comment sont accueillis les patients venus faire une séance de chimiothérapie dans cet établissement de santé.
On voit les patients dont l’auteur de la vidéo installés dans des fauteuils sur lesquels ils sont tenus de rester pendant plusieurs heures pour les besoins du traitement.
« Comme vous le voyez. Tous les malades sont dans des chaises. Je vais rester environ sept ou huit heures assis. Que vais-je faire ? Dois-je penser au traitement ou bien à la position assise ? », dénonce le patient visiblement affecté moralement.
Il est connu que les séances de chimiothérapie sont très éprouvantes physiquement et moralement pour les patients atteints de cancer. Ils en sortent éreintés et affaiblis. Dans des conditions normales, les malades devant subir ce genre de thérapie doivent être installés dans des lits.
Un cancéreux dénonce : « Mon moral est à zéro »
« Mon moral est à zéro. Je sais que je ne vais pas dormir aujourd’hui. Je vais sortir dans un sale état », ajoute le malade sur qui on peut voir les pansements au niveau de la poitrine.
Ce cancéreux lance un appel aux autorités et aux responsables de l’hôpital pour que la salle d’accueil des malades soit équipée de lits. « Priez pour nous. Que Dieu allège nos souffrances et que l’hôpital soit équipé de lits pour les malades », appelle le patient.
La situation des malades cancéreux en Algérie est de plus en plus difficile. En plus des conditions d’accueil, certains médicaments nécessaires pour leur traitement connaissent de fréquentes ruptures dans les hôpitaux publics.
Il y a quelques mois, la dénonciation par des associations et des médecins de la rupture de médicaments dans les services de traitement de cancer avait suscité une polémique avec le ministre de l’Industrie pharmaceutique Ali Aoun.
Le ministre avait de son côté brandi les chiffres colossaux consacrés par les autorités publiques à l’importation des médicaments anticancéreux reconnaissant une « tension sur quelques produits ».