Le chef du groupe État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, s’exprimant dans un enregistrement audio présumé diffusé jeudi, a appelé ses combattants acculés de toutes parts en Syrie et en Irak à « résister » face à leurs ennemis.
« Les chefs de l’État islamique et ses soldats se sont rendu compte que pour obtenir la grâce de Dieu et la victoire, il faut faire preuve de patience et résister face aux infidèles quelles que soient leurs alliances », a affirmé le chef de Daech.
On ignore la date d’enregistrement de ce discours diffusé par al-Fourqane, la « maison de production » de l’EI qui relaie les enregistrements et vidéos de l’organisation terroriste la plus redoutée au monde.
« Ce qui importe ce n’est pas le nombre, les équipements et la force », des adversaires, a souligné le chef de l’EI, donné pour mort plusieurs fois depuis la montée en puissance du groupe en 2014, sans que ces rumeurs ne soient confirmées.
Il s’en est pris aux « nations infidèles et en premier lieu l’Amérique, la Russie et l’Iran » qui mènent avec leurs alliés sur le terrain des offensives séparées contre le groupe ultraradical, lui infligeant une série de revers en Syrie en guerre et en Irak voisin.
La dernière manifestation d’Abou Bakr al-Baghdadi relayée par un média affilié à son groupe, remonte à novembre 2016.
Il était alors sorti d’un an de silence pour exhorter, dans un enregistrement sonore, ses hommes à résister jusqu’au martyre à l’assaut des forces irakiennes lancé en octobre pour reprendre la ville de Mossoul.
Le 16 juin, la Russie a dit avoir probablement tué Abou Bakr al-Baghdadi dans un raid fin mai de son aviation près de Raqa en Syrie. Elle a ensuite souligné qu’elle continuait de vérifier s’il était bien mort.
Le chef de l’EI aurait quitté Mossoul début 2017, probablement pour la frontière irako-syrienne. Les États-Unis ont offert 25 millions de dollars pour sa capture.
Ses partisans l’appellent « le fantôme » tant ses apparitions sont rares.
C’est à Mossoul qu’il a fait sa seule apparition publique connue, en juillet 2014, à la mosquée al-Nouri, détruite en juin avec son minaret par l’EI.
En turban et habit noirs, barbe grisonnante, il avait alors appelé tous les musulmans à lui prêter allégeance après avoir été désigné à la tête du califat proclamé par son groupe sur les territoires conquis en Irak et en Syrie voisine.
Aujourd’hui, son « califat », créé en 2014, vacille sous les offensives militaires, mais son groupe parvient à frapper avec des attentats sanglants à travers le monde.