Le chef du principal parti d’opposition turc a accusé le président Recep Tayyip Erdogan de diriger son pays en “tyran”, affirmant que toute la population avait “soif de justice”, à l’ouverture samedi d’un “Congrès pour la justice” inédit en Turquie.
“Il n’y a pas de droit, de loi ou de justice dans ce pays”, a déclaré Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), devant des milliers de ses partisans.
“C’est mon devoir de réclamer justice. C’est mon devoir de me tenir aux côtés des innocents et contre les tyrans”, a-t-il ajouté.
L’opposition dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan depuis la tentative de coup d’Etat de juillet 2016, suivie de vastes purges qui ont visé, au-delà des putschistes présumés, les milieux prokurdes et les médias.
Quelques heures après l’ouverture du congrès du CHP, M. Erdogan commémorait dans l’est de la Turquie la Bataille de Malazgirt, au cours de laquelle l’armée du sultan seldjoukide Alparslan a mis en déroute les Byzantins en 1071, ouvrant ainsi l’Anatolie aux Turcs.
Flanqué de gardes en costumes d’époque, il a alors comparé la défaite des putschistes aux batailles historiques de son pays, affirmant que les “organisations terroristes” contre lesquelles lutte actuellement Ankara ne sont que des “pions” entre les mains d’autres “puissances”, sans pour autant préciser à qui il faisait allusion.
“Aujourd’hui, nous nous battons sur tous les fronts”, a-t-il affirmé, évoquant entre autres les gulénistes (les partisans du prédicateur Fethullah Gülen) auxquels Ankara impute la tentative de coup d’Etat, les séparatistes kurdes et le groupe Etat islamique (EI).