Politique

Le club des magistrats boycotte les élections du CSM

Le Club des magistrats d’Algérie (CMA), en voie de constitution, a décidé de boycotter les élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) prévues le 7 mai prochain.

Dans un communiqué publié ce jeudi 16 avril, ce syndicat justifie le boycott par plusieurs « raisons », dont la principale, est que les « résultats sont connus d’avance au profit de ceux que le ministre de la Justice a décidé de désigner de façon unilatérale dans son cadre électoral, comme ses prédécesseurs depuis l’indépendance ».

Autre raison invoquée : Absence de « stabilité et de sérénité requises dans ce genre d’occasions en raison du climat régnant dans le secteur de la justice marqué par des sauts d’humeur tyranniques et délibérés susceptibles d’emporter une institution importante et un pouvoir authentique, démembrement sensible des structures de l’État ».

Pour le CMA, la décision de boycott est « une réaction naturelle et spontanée en raison de l’absurdité qu’a connue le secteur dernièrement basée sur la logique d’une vision unilatérale du ministre ayant conduit à la congestion du spectre judiciaire et du droit dans le pays et qu’ont subis les magistrats particulièrement ».

« Malgré son importance, le renouvellement au sein du CSM ne signifie plus grand-chose pour les magistrats, étant convaincus que leur sort et leur carrière professionnelle ainsi que le sort de ceux qui vont les représenter ne dépassera pas les désiratas des ministres qui se succèdent et leur clientèle chauvine en ce qu’elle décide contre eux », soutient le communiqué signé par Saadeddine Merzouk, le président du CMA.

« On ne peut concevoir le changement et la satisfaction des revendications de l’indépendance de la justice réclamée par le mouvement populaire à travers le maintien d’un style de structure vide de contenu et assujettie au pouvoir exécutif », souligne le CMA.

« Les magistrats nobles ne participeront, ni ne légitimeront des élections qui ne feront ni avancer ni retarder l’indépendance de la justice de l’emprise de l’administration et du pouvoir financier du ministère, tout comme l’indépendance et la protection des magistrats et parallèlement des effets des politiques, des lobbies financiers et médiatiques et des cercles d’influence », ajoute le texte.

Pour ce syndicat, le changement véritable passe par l’assainissement total du système judiciaire de ceux qui ont « détruit son autorité » et par le changement des textes qui ont consacré une « dépendance absolue à la personne du ministre », un secteur qui obéissait « volontairement et malgré lui » aux aléas politiques et à la dictature de l’Exécutif.

En octobre dernier, le secteur de la justice avait été secoué par une grève décidée par le Syndicat national des magistrats pour protester contre un mouvement opéré par le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati.

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