Le Collectif Nabni appelle à un débat national autour d’un programme « changements fondamentaux », appelé Yatnahaw gaâ » pour mettre fin au « système autoritaire » et réaliser la « promesse de la démocratie ».
C’est au siège de l’agence Interface Médias que Mebrouk Aib et Abdelkrim Boudraa membres du Collectif, ont décliné, mercredi 16 octobre, les grands axes de la plateforme dont l’essence va au-delà du seul départ des seules figures de l’ancien pouvoir, « mais qui appelle surtout à la déconstruction du système ».
A travers le lancement d’une telle initiative, Nabni souhaite « ancrer l’exigence du départ du système dans une plateforme de changements qu’on souhaite construire avec les citoyens et la société civile et toutes les parties prenantes», souligne Mebrouk Aib à l’entame de la conférence de presse.
« Il s’agit de définir un cap et montrer ou on veut aller, pas uniquement pour déterminer quelles seraient les étapes d’une transition mais surtout vers quel Etat démocratique et de droit- réclamé chaque vendredi depuis le 22 février- veut-on aller ? », résume M. Aib, qui se dit convaincu que « ce n’est pas une élection présidentielle ou une nouvelle Constitution qui vont régler le problème. ».
Et de faire observer sur ce point : « nous avons eu par le passé des Constitutions plus ou moins démocratiques et ça n’a pas pour autant changé la nature du système, ni ses pratiques ni toutes les dérives autocratiques».
Selon Mebrouk Aib, sans la présence d’un contre-pouvoir qui vienne (…) y compris des citoyens et de la société civile et politique, les dérives seront inévitables ».
Pour le représentant du collectif Nabni, « mettre fin au système actuel, c’est priver les hommes de pouvoir des mécanismes dont ils ont le monopole pour assurer un contrôle total, autoritaire et incontesté sur tous les leviers de la vie économique, sociale et politique du pays ».
La collectif Nabni propose une cinquantaine de changements et contre-pouvoirs qu’il juge nécessaires « pour démanteler le régime autoritaire ». Parmi eux garantir les libertés individuelles et collectives, les libertés de la presse, d’association, de réunion et d’activité politique des partis politiques et du mouvement associatif.
Autre changement proposé : soumettre le pouvoir de la nomination de l’Exécutif au contrôle et à l’approbation du Parlement ou d’autres contre-pouvoirs élus ou représentatifs des citoyens.
Dans le même registre, Nabni propose de garantir la liberté d’évaluer les politiques publiques de façon « autonome et indépendante », et de réduire l’opacité dans les dépenses et politiques publiques en consacrant le droit à l’information publique pour les citoyens et les associations.
Pour Nabni, la justice en tant que contre-pouvoir doit être protégée dans son indépendance et son autonomie. « Par la publication de ce projet de plateforme, Nabni invite les citoyens à l’enrichir et à affiner les cinquante changements « qu’ils jugent cruciaux pour mettre fin au système ».
Abdelkrim Boudraa explique pour sa part que le collectif entamera prochainement une série de publications hebdomadaires « qui expliqueront et détailleront les mesures proposées, afin de contribuer à ce qu’émerge une vision consensuelle sur les objectifs de la transition démocratique que les citoyens appellent pacifiquement de leurs vœux ».