Le dossier d’Ali Ghediri, en détention à El Harrach, a été transmis par le juge d’instruction du tribunal de Dar El Beida à la chambre d’accusation en vue de sa programmation, a indiqué ce mercredi son avocat Me Khaled Bourayou, qui s’attendait à un « non-lieu ».
Me Bourayou qui s’insurge contre cette décision affirme que « Ali Ghediri ne peut en aucun cas être qualifié de complice dans une infraction prévue par l’article 63 du code pénal ».
Ce que dit l’article 63 : « Est coupable de trahison et puni de mort, tout algérien qui : 1- livre à une puissance étrangère ou à ses agents, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, un renseignement, objet, document ou procédé qui doit être tenu secret dans l’intérêt de la défense nationale ou de l’économie nationale ; 2- s’assure, par quelque moyen que ce soit, la possession d’un tel renseignement, objet, document ou procédé en vue de le livrer à une puissance étrangère ou à ses agents ; 3- détruit ou laisse détruire un tel renseignement, objet, document ou procédé en vue de favoriser une puissance étrangère ».
Le général à la retraite est poursuivi aussi pour une infraction prévue par l’article 75 du code pénal, selon lequel « est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans, quiconque, en temps de paix, a participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale.
« C’est incompréhensible de confondre Ali Ghediri avec ces deux chefs d’inculpation quand on sait qu’il a passé 40 ans au sein de l’ANP dont 15 ans en tant que directeur du personnel, et surtout en faire un complice d’une personne qui a falsifié ses propres documents pour en avoir une autre identité sur la base duquel il a érigé un parti politique et obtenu plusieurs avantages de la part de l’État », s’étonne Me Bourayou.
L’avocat du général à la retraite pense que « le refus de Ghediri de bénéficier de la liberté provisoire n’a pas été toléré par la chancellerie ». « La justice ne sortira pas grandie par de tels procédés », déplore-t-il, qui s’attendait à « un non-lieu »
« Un non-lieu s’impose. Il n’y a pas dans le dossier aucun document, ni information encore moins une donnée, ni présomption susceptible d’être considéré comme une information fournie à une puissance étrangère. D’autant qu’il n’y pas une nomenklatura déterminant la nature des documents, plans, informations susceptibles d’être visés par l’article 63 », ajoute Me Bourayou.
En détention à la prison d’El Harrach, Ali Ghediri refuse la liberté provisoire « sans réhabilitation ». « Je refuse la liberté provisoire si celle-ci occulte mon droit à la réhabilitation », a dit le général à la retraite à son avocat Me Bourayou qui a rapporté ces propos mardi 7 janvier.