Fortement ébranlé par le mouvement populaire, le FCE peine à se remettre debout. Depuis la démission le 28 mars de son président Ali Haddad, l’une des figures du système Bouteflika, la principale organisation du pays est en proie à une grave crise interne.
Mardi, Moncef Othmani, qui a été désigné président par intérim suite à la démission de Haddad, a jeté l’éponge, dans un climat de tensions.
Dans sa lettre de démission, il a dénoncé le « comportement agressif et irresponsable de certains vice-présidents, amenant l’un d’entre eux à porter atteinte à ma dignité en proférant à mon endroit, des insultes et me menaçant physiquement. Tout ceci en présence de témoins membres du Forum. »
M. Othmani, qui n’a pas cité de noms, a visé en réalité Mohamed Bairi, vice-président du FCE. Contacté par TSA, le patron d’Ival, s’explique : « Le 15 mai, lors d’une réunion d’installation du bureau d’Alger du FCE, il y a eu un débat houleux. C’était très tendu. A la fin du débat, j’ai eu des échanges tendus avec Samir Yaici et on a failli en venir aux mains. A ce moment-là, quelqu’un, qui était derrière moi, m’a pris par la main. Je ne savais pas que c’était Moncef (Othmani), qui est comme un frère pour moi. J’ai réagi, mais je ne l’ai pas agressé. C’était un malentendu, et je ne le visais pas. Je lui présente mes excuses ».
M. Bairi assure que « ces tensions n’avaient rien avec le FCE et l’élection d’un nouveau président ». « Je n’ai absolument aucun problème avec Moncef », insiste le vice-président du FCE, qui a décidé de se retirer de l’organisation patronale. « Hier, lors de la désignation du nouveau président par intérim (Rahmoun Zergoune, NDLR), j’ai dit aux membres du comité exécutif que je vais me retirer », confie M. Bairi.
S’il s’est senti visé par les accusations de Moncef Othmani, M. Bairi assure qu’il « n’est pas du tout concerné » par les déclarations de Hassan Khelifati, qui a retiré sa candidature à l’élection du nouveau président du FCE.
Un retrait suivi d’une violente charge contre l’ancienne équipe d’Ali Haddad. « Il est désormais clair que les tenants de l’ancienne gouvernance résistent au changement et tentent de maintenir le statu quo en usant de tout type de manœuvres », a-t-il lancé. « Je me sens pas du tout visé par ces déclarations, M. Khelifati, avec qui j’ai de très bons rapports, ne m’a pas sollicité pour un parrainage, ou toute autre chose en relation avec cette élection », ajoute M. Bairi.
La démission de Moncef Othmani et le retrait de la course de Hassan Khelifati ont révélé l’extrême fragilité du FCE, après des années de stabilité apparente.
La démission puis l’incarcération d’Ali Haddad, la forte implication du FCE dans la politique et son soutien à l’ex-président Bouteflika, ont ébranlé les fondements, déjà fragiles, de cette organisation patronale. Résultat : de nombreux membres ont démissionné, et d’autres ont pris leurs distances avec la direction. Ainsi, le nombre de membres à jour de leur cotisation ne dépasse pas les 200, sur un total de 4000 membres que compte le FCE.
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