Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) propose des mesures d’urgence pour la sauvegarde des entreprises et la promotion de nouvelles activités dans un contexte de dégradation de la situation économique.
« Notre économie est actuellement en crise à cause de sa vulnérabilité aux perturbations des marchés mondiaux de l’énergie et des autres intrants industriels. Elle recèle néanmoins une capacité de résilience et un potentiel de redressement à moyen terme si l’on organise notre engagement collectif (acteurs économiques et pouvoirs publics) dans un cadre de concertation, de partage d’information et de redevabilité vis-à-vis de la nation. Nous devons amorcer le processus du changement par la définition d’une vision qui canalisera nos potentiels, exprimera nos ambitions autours d’une promesse d’un avenir pour la jeunesse de notre pays », écrit le président du FCE, Sami Agli, dans le préambule du document portant sur les mesures à prendre en vue de sauver des entreprises en difficulté dont TSA détient une copie.
« Pour mettre ces entreprises en situation d’activité, il est fortement souhaitable de négocier avec les pouvoirs publics un rééchelonnement de leurs dettes à court et moyen termes et instruire les banques pour leur accorder des facilités dans le cadre du financement de l’exploitation en fonction des besoins particuliers de chaque entreprise », suggère l’organisation patronale.
Le FCE cite particulièrement les entreprises du secteur du BTPH qui sont « mises en situation de grand danger du fait des retards de paiements des situations des travaux réalisés constaté dernièrement sans exception au niveau de tous les maîtres d’ouvrages (direction des travaux publics, Algérienne des autoroutes, et autres…) et aussi par tous les organismes payeurs (Trésor public, Fonds national d’investissement, et autres) », fait observer le FCE.
Automobile et téléphonie
Le foncier industriel est l’autre problématique soulevée par l’organisation patronale. À ce titre, le FCE propose de « repenser » les coûts liés aux droits de concession « qui demeurent prohibitifs ». Il exhorte les pouvoirs publics à mettre en œuvre la résolution qui permet de confier aux opérateurs économiques la gestion des zones industrielles et en faire une activité créatrice de richesses.
Le FCE a également exposé l’autre difficulté à laquelle font face les entreprises, à savoir les mesures jugées « radicales » prises par les pouvoirs publics dans l’objectif de rationaliser l’utilisation des réserves de change dans les opérations d’importation.
« Ces mesures ont visé de manière explicite et directe les importations des collections et kits destinés aux activités de montage des produits électroniques et électroménagers. Dans une première phase, et une généralisation à l’ensemble des autres activités dans une deuxième phase et au plus tard le 31/12/2019 », alerte le FCE.
« En conséquence, ajoute l’organisation patronale, une pénurie de produits concernés n’est pas à exclure, ce qui provoquera une hausse significative des prix des produits sur le marché ».
Exportations et économie numérique
Le FCE interpelle les pouvoirs publics en vue d’engager dans les meilleurs délais possibles une concertation avec les acteurs économiques, permettant d’apporter des solutions pratiques à leurs préoccupations.
Évoquant la suppression du dispositif SKD, comme énoncé dans la loi de finance 2020, le FCE alerte sur conséquences « négatives » et dramatiques d’une telle mesure sur la filière du montage de téléphonie mobile, notamment en matière de pertes d’emplois (6 000 directs) en sus du risque de prolifération du marché parallèle de téléphones.
En guise de solution, le FCE appelle à libérer la situation des opérateurs, en leur renouvelant les décisions SKD et de travailler en collaboration avec les représentants des fabricants de mobiles, le Forum et les autres acteurs, sur un plan de conversion du régime SKD vers le régime CKD adapté à la filière.
Sur le plan de la promotion des exportations, le FCE propose également des mesures d’urgence comportant plusieurs mesures entre autres « permettre à l’exportateur de réaliser des opérations d’investissement dans le cadre de la promotion de ses activités à l’export par l’utilisation de ses propres avoirs en devises à concurrence de 1 million de dollars ».
Au sujet de la promotion des nouvelles activités, le FCE met le développement de l’économie numérique parmi les priorités. Le Forum déplore de nombreux obstacles rencontrés sur le terrain et qui empêchent le décollage de l’économie numérique, entre autres l’absence d’un écosystème.
Le FCE appelle à définir de nouveaux mécanismes réglementaires pour faciliter « l’émergence des acteurs de la nouvelle économie ».