Le Front des forces socialistes (FFS) a tenté de justifier une nouvelle fois ce samedi sa participation au dialogue avec le pouvoir, ayant pris la forme d’une rencontre entre une délégation du parti et le président Abdelmadjid Tebboune en février dernier.
« Partisan du dialogue depuis toujours, la direction du FFS a répondu favorablement à cette rencontre », indique le parti dans un communiqué diffusé ce samedi en marge d’une session extraordinaire du Conseil national du FFS.
« Nous avons conscience qu’elle susciterait au sein d’une partie de nos militants et sympathisants, une certaine réticence voire de la désapprobation. Cette réaction, dans ce contexte de défiance légitime vis-à-vis du pouvoir et de sa politique, est parfaitement compréhensible. Elle démontre aussi que la vigilance dont ont toujours fait preuve les militants du Front des Forces Socialiste, est toujours intacte et préserve notre parti de tout risque de normalisation », estime l’instance présidentielle du FFS.
« Mais, nous nous devions, comme nous l’avons toujours fait à chaque moment déterminant de l’histoire de notre pays, assumer et exercer nos responsabilités, car les enjeux dépassent, plus que jamais aujourd’hui les considérations de personne ou d’appareils », soutient le parti, qui considère qu’il « s’agit d’abord de sauver notre pays du chaos, et pour cela il est nécessaire d’interpeller, à chaque fois que nous le pouvons, le pouvoir pour le mettre face à ses responsabilités, et de proposer des solutions de sortie de crise ».
« Face à cette situation, l’esprit de responsabilité et le devoir de lucidité doivent primer sur les postures et les attitudes démagogiques certes plus confortables dans l’instant, mais qui au final ne font que le jeu du pouvoir et des partisans du statu quo de tout bord », souligne le FFS.
« Si par ailleurs, cette rencontre nous a permis de contribuer modestement à faire aboutir, malheureusement partiellement, l’une des demandes que nous avons posées, à savoir la libération des détenus d’opinion, nous ne pouvons que nous en réjouir, avant tout pour eux et leurs familles », fait savoir par ailleurs le parti fondé par le défunt Hocine Aït Ahmed.
“Le pouvoir s’obstine à maintenir sa démarche unilatérale“
« Nous continuerons, encore et toujours, à exiger la libération de tous les détenus d’opinion, car il s’agit là avant tout de drames humains, et non d’un fonds de commerce que certains voudraient voir perdurer éternellement uniquement pour servir leurs intérêts existentiels », conclut le FFS.
Tout en défendant le dialogue, le FFS estime que le « pouvoir s’obstine à maintenir sa démarche unilatérale, et continue de refuser toute initiative politique de sortie de crise, deux ans après le déclenchement du formidable mouvement populaire qui a vu notre peuple se mobiliser pacifiquement pour rejeter le système, exiger la fin du régime autoritaire et l’avènement d’un état de droit démocratique et social. »
« Pour avoir rejeté et combattu systématiquement toute issue politique et démocratique à la crise, les tenants du pouvoir ont mené le pays à des dérives dangereuses et multiplié les facteurs d’implosion. Leur responsabilité est entière », avertit le FFS.
Le plus vieux parti d’opposition en Algérie salue le retour de la mobilisation populaire qui « démontre que nos concitoyens restent déterminés à faire aboutir leurs revendications légitimes ».
Le FFS estime qu’ « au lieu de lui opposer la répression et la fermeture, cette détermination de nos compatriotes, devrait inciter le pouvoir à créer, par des mesures de détentes un climat favorable au dialogue et à l’apaisement, et ouvrir un dialogue sans exclusive afin de trouver une issue consensuelle à la crise multidimensionnelle. »