L’incarcération du coordinateur du MDS Fethi Ghares qui a été placé hier jeudi 1er juillet sous mandat de dépôt continue de susciter des réactions en Algérie. Le président du RCD Mohcine Belabbas a réagi.
Il a estimé qu’avec « l’arrestation spectacle » de Fethi Ghares, premier responsable du MDS, un « parti politique agrée » – le pouvoir « persiste et déclare que les acteurs politiques de l’opposition sont désormais considérés comme des criminels ».
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« Cette énième arrestation doit de nouveau nous interpeller. Allons-nous nous habituer à cet état de fait et nous résigner ? », a-t-il interrogé.
Dans la même journée, le président du MSP Abderrazak Makri a « condamné » à son tour l’arrestation de Fethi Ghares. « La défense des libertés est une question de principe, quelle que soit la différence avec la victime », a-t-il dit dans un message posté sur son compte Twitter.
« La liberté d’expression dans un cadre national n’est pas un danger. Le danger réside plutôt dans la tyrannie, la fraude électorale et l’impossibilité de l’alternance et du contrôle des affaires publiques », a –t-il estimé.
Ce vendredi, c’est le premier secrétaire FFS Youcef Aouchiche qui est monté au créneau pour dénoncer une gestion « ultra sécuritaire » des affaires du pays.
« Gestion ultra-sécuritaire des affaires nationales »
« Notre pays connait une gestion ultra-sécuritaire des affaires nationales caractérisée par une atteinte systématique aux libertés, en recourant à la répression pour faire taire toutes les voix qui appellent au changement », a écrit M. Aouchiche dans un communiqué.
Pour le FFS, avec la mise sous mandat de dépôt de Fethi Ghares, le pouvoir « s’obstine à criminaliser l’action politique », ce qui est « inacceptable », et « risquerait de nous renvoyer à l’ère du parti unique ».
« L’autoritarisme ne servira nullement les aspirations nationales et populaires à la démocratie et la construction d’un État de droit, ce qui exposerait la cohésion sociale au péril et alimenterait toutes les formes d’extrémisme », met en garde Youcef Aouchiche.
Le FFS condamne toutes les « pratiques qui visent à spolier les libertés et à priver les Algériens de leurs droit civiques et politiques », et condamne les « discours qui sèment la haine dans la société et les discours qui portent atteinte à l’unité nationale », ajoute son premier secrétaire.
Le plus vieux parti d’opposition en Algérie « exige » la libération de « tous les détenus d’opinion » et leur « réitère sa solidarité pleine et entière ».
Il considère que le « reniement du caractère politique de la crise algérienne vise à rééditer les anciens scénarios qui ont privé notre pays de plusieurs opportunités pour le changement ».
Le FFS a réitéré son appel à un dialogue « global et inclusif » entre « toutes les forces vives de la société, dans un cadre apaisé et consensuel ».
Pour le FFS, le dialogue est la « seule voie pour l’édification » d’un État national et démocratique, et un « bouclier contre tout plan qui mène à l’affrontement ».