C’est le retour du FFS dans une opposition ferme au pouvoir. La plus ancienne formation d’opposition a enfilé à nouveau le bleu de chauffe pour s’attaquer à la politique gouvernementale et au pouvoir en place. Le parti fondé par Ait Ahmed est sur tous les fronts de la contestation politique et sociale et tire à boulets rouges sur le programme de Ouyahia.
Lors des assises sociales tenues à Zeralda, cette semaine, le parti a vivement critiqué le volet social de la politique gouvernementale, jugée au « service d’une minorité ». «Les Algériens se retrouvent confrontés à des situations désespérées qui touchent leurs conditions de vie et de travail, leur intégrité physique et leur dignité, devenant malgré eux des exclus sociaux », affirme le parti dans son manifeste contre les exclusions, publié à l’issue de ses assises et dans lequel la formation politique a réaffirmé sa volonté de soutenir l’action des syndicats autonomes, et sa solidarité avec les mouvements sociaux.
Une nouvelle direction à l’offensive
Hier lundi, le FFS a présenté au président de l’APN la motion portant création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’émergence et la propagation de l’épidémie du choléra, indique ce mardi un communiqué de ce parti. Cette initiative a reçu l’appui et a été signée par les parlementaires du MSP et du PT, précise le FFS.
Dans la motion remise à Said Bouhadja, le député Ahcene Mansouri, délégué des signataires note que « l’apparition de cette maladie cataloguée du moyen-âge ne constitue pas seulement un danger sur la santé des citoyens, dont on déplore malheureusement des victimes, mais donne une image dégradante du système de santé dans le pays ».
Depuis l’installation de l’instance présidentielle (Ali Laskri, Mohand Amokrane Cherifi, Brahim Meziani, Sofiane Cheoukh et Hayet Taiati), le FFS fait à nouveau entendre haut et fort sa différence et ses critiques envers le système en place. Ce retour du parti dans la dénonciation et les attaques contre le pouvoir, intervient au moment où le pouvoir pour des raisons d’image à l’internationale recherche une opposition plus mordante et plus critique.
D’autant que pour les capitales occidentales, l’opposition en Algérie est représentée, d’une part par les islamistes et d’autre part par le vieux parti d’Aït Ahmed, qui pendant de nombreuses années a ferraillé contre le pouvoir en place.
À quelques mois de la présidentielle et alors que le pouvoir fait face à de très nombreuses critiques, accusé d’avoir verrouillé la scène politique et de vouloir imposer pour un cinquième mandat un président très diminué, le réveil du FFS est une aubaine.
Acteur majeur.
D’un autre côté, l’arrivé de la nouvelle instance présidentielle replace le FFS comme l’une des principales forces de l’opposition en Algérie, alors que le parti avait abandonné les luttes sociales et syndicales, sous la direction du fameux « cabinet noir ». La stratégie mise en place par l’ancienne direction avait plongé le parti dans une longue torpeur et alimentée la machine à rumeur sur un accord passé entre le pouvoir et le plus vieux parti d’opposition du pays.
Aujourd’hui, le FFS qui refuse pour l’instant de se projeter pour la prochaine présidentielle, veut peser sur celle-ci, soit en présentant un candidat, soit en soutenant une autre candidature issue d’un autre parti. Quoi qu’il en soit, pour la prochaine présidentielle le parti compte être présent dans le débat politique et faire entendre sa différence.