Politique

Le FFS fête le « 20 avril » dans la division : Laskri fustige Chérifi et Nebbou

Près de deux mois après la démission de trois membres de l’instance présidentielle du FFS (Mohand Amokrane Chérifi, Chioukh Sofiane et Meziani Brahim), ouvrant la voie à l’organisation d’un congrès extraordinaire, la crise qui secoue ce parti n’est visiblement pas prête de connaître son épilogue, comme en témoignent les communiqués séparés à propos de la célébration de l’anniversaire du printemps berbère.

Dans un communiqué publié ce lundi, Ali Laskri membre de l’instance présidentielle soutient que « le 22 février 2019 a été aussi le prolongement du soulèvement du 20 avril 1980, des évènements d’octobre 1988 et d’avril 2001, un soulèvement révolutionnaire qui remet au centre du débat la question de la souveraineté du peuple ».

« En cette journée du 20 avril, nous réaffirmons que ni la répression et les emprisonnements, ni le harcèlement judiciaire et ni la fermeture des champs politique et médiatique n’arrêteront la marche du peuple vers la consécration de sa souveraineté, car convaincu de la justesse de ses revendications légitimes », écrit-il en accusant le pouvoir de profiter de l’épidémie du coronavirus pour « actionner la machine judiciaire répressive contre les militants pacifiques ».

Selon lui, en ce 20 avril, la « convergence des forces politiques et sociales s’impose comme un impératif jusqu’au départ du système autoritaire, corrompu et corrupteur, en vue d’instaurer un État de droit (…) ».

Sur un autre plan, il réitère son refus de reconnaître la commission de préparation du congrès co-présidée par Mohand Amokrane Chérifi et l’ancien premier secrétaire, Mohamed Nebbou qu’il accuse de faire une « OPA » sur le parti.

« Le FFS qui fait siennes les aspirations démocratiques du peuple algérien, n’échappe pas aux machinations et manœuvres diaboliques du régime qui à travers sa police politique, œuvre à dévier le parti de sa ligne politique originelle et à le transformer en un appareil obéissant à l’agenda électoral tracé par le pouvoir. Par le mensonge, l’anathème et la ruse, des actions sont menées en vue de réduire l’âme du Front des Forces Socialistes », accuse-t-il.

Selon lui, tout ce qui se fait au nom du parti est anti-statutaire. « Étant membre de la CPCN qui n’a pas réuni le 1/4 de ses membres qui sont au nombre de 27, je remets en cause toutes les décisions prises par cette CPCN anti statutaire. La CPCN n’est qu’une commission technique de préparation d’un congrès et non une direction politique du parti habilitée à prendre des décisions politique et décliner des nominations organiques. Toutes les instances du parti ne peuvent être dissoutes, elles sont en fonction (…) », estime-t-il.

La veille, dans un manifeste, « contre le déni officiel de la langue et de la culture Amazigh par les pouvoirs successifs d’un même régime depuis l’indépendance nationale et contre les violences exercées par ce régime sur les défenseurs pacifiques de leurs droits humains fondamentaux dans une Algérie libre et démocratique, une et indivisible », à l’occasion du « 20 avril », le premier secrétaire, Hakim Belahcel est revenu longuement sur les péripéties du combat démocratique et la situation actuelle des libertés en accusant le pouvoir de vouloir se pérenniser à travers une « alternance clanique ».

Il a dans ce cadre réitéré l’exigence de « la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, la libération des champs politique et médiatique et l’instauration d’un véritable dialogue inclusif, responsable et historique afin de réunir les conditions d’une véritable alternative démocratique dans le pays ».

Mais quelques jours plutôt, il avait publié un communiqué informant l’opinion publique que suite à l’auto-dissolution de l’Instance Présidentielle, par la démission de trois de ses membres, et conformément aux statuts du FFS, le Premier Secrétaire National est le seul porte-parole officiel du parti. « Toute communication faite au nom du parti, en dehors des canaux et supports de communication officiels n’engagent pas le Front des Forces Socialistes ». Toutefois, des communiqués ont été publiés récemment au nom du secrétariat national, parfois ils sont non signés et d’autre fois au nom d’un premier secrétaire Belkacem Benamar.

Les plus lus