Politique

Le FFS invite le pouvoir à jeter les passerelles avec le hirak

Le groupe parlementaire du FFS exige la programmation d’un débat général au niveau du Parlement sur la situation du pays au lendemain de la pandémie du coronavirus.

« C’est l’occasion idoine de faire un état des lieux sans complaisance de l’état du pays », justifie le groupe parlementaire dans un communiqué rendu public, ce dimanche.

Selon le FFS, la pandémie « sans précédent » a mis à nu l’état dans lequel se trouve le pays, et a révélé en particulier l’état “déplorable” de notre système de santé.

Rappelant avoir exigé, en vain, le retrait de la Loi sanitaire et l’ouverture d’un débat national sur le secteur sanitaire, le FFS dénonce le fait que l’instance législative, comme de coutume, se soit vue « méprisée et marginalisée » lors de la gestion de cette crise.

« Elle n’a jamais été associée à la décision, et encore moins sollicitée pour en évaluer la pertinence. Le Parlement devrait être le lieu du débat autour des plans de confinement et de dé-confinement à venir », estime-t-il.

Rejet de la LFC 2020

Cette sortie du groupe parlementaire du FFS intervient alors que l’APN a adopté ce dimanche le projet de Loi de finances complémentaire 2020.

Un texte qu’il rejette au demeurant. « Le projet de Loi de finances complémentaire 2020 qui vient d’être débattu au pas de charge porte la marque de la légèreté, du populisme et du bricolage. Les atermoiements des gouvernants sur des sujets importants et la précipitation dans l’organisation du débat sont de mauvais présages. Cela démontre en tous cas, l’absence d’une vision économique viable et durable et illustre la faillite d’un système autoritaire, corrompu et incompétent », critique-t-il.

« Les différentes dispositions prévues par cette loi maintiennent le pays dans une insécurité juridique qui ne cesse de pénaliser l’environnement de l’investissement de notre pays. Procéder à un énième replâtrage et triturer les lois dans l’urgence et la précipitation ne sauraient contribuer à édifier une économie résiliente », estime-t-il encore.

Pour lui l’engagement de réformes structurelles et profondes nécessite une « légitimité politique incontestable et des institutions crédibles et efficaces, conditions sine qua non de toute réforme économique ».

« Ce n’est qu’à ce prix que l’État parviendra à lutter contre la corruption et les réseaux mafieux qui ont pillé et bradé nos richesses », soutient-il.

Estimant que l’ «Algérie nouvelle » nécessite une vision nouvelle, « une stratégie claire, cohérente et consensuelle », le FFS invite, en demi-mot, le pouvoir à jeter les passerelles avec le Hirak.

« Les Algériennes et les Algériens ont pour leur part révélé leur remarquable solidarité, leur capacité d’initiative et surtout leur disponibilité à s’engager et à se mettre au service de la collectivité. C’est en grande partie cette prise de conscience et cette organisation au niveau local qui a permis d’éviter le pire. Si une volonté politique d’aller vers un changement existe vraiment, il reste à mettre à leur disposition les instruments politiques et sociaux pour édifier la Deuxième République sur la base d’un consensus national et populaire », conclut le communiqué.

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