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Le fleuriste qui égayait le centre d’Alger a tiré sa révérence

Le fleuriste qui égayait le centre d’Alger a tiré sa révérence

Il a fallu que la mort emporte son propriétaire pour que la petite boutique de fleurs de la Grande-Poste d’Alger ferme. L’homme que riverains, clients et passants appelaient Ami Moh a tiré sa révérence dimanche 26 février.

Pour la première fois depuis très longtemps, les lieux offrent un décor triste. Les pots et bouquets de roses et autres fleurs qui ornaient une partie de l’esplanade ne sont plus là. Les senteurs aussi.

Les premiers clients des terrasses de cafés qui font face à la petite boutique, sobrement baptisée « Fleurs d’Alger », ont dû se douter que quelque chose de grave s’était passée. Sur le rideau baissé, l’avis de décès de Ali Bouakkaz est affiché en arabe et en français.

Ami Moh gérait le petit kiosque à fleurs depuis plus de 35 ans. Il était là lorsque la ville était en proie à la violence terroriste, dans les années 1990. Il est de ceux qui sont restés fidèles au métier, et c’est aussi pour cette raison que tous les Algérois lui vouent un grand respect.

Comme les mythiques librairies de la rue Didouche Mourad, transformées en fast-foods ou en magasins de prêt-à-porter, de nombreux kiosques à fleurs d’Alger ont changé de vocation. Mais pas la petite boutique de l’esplanade de la Grande-Poste, l’un des endroits les plus animés de la capitale algérienne.

Les Algériens rendent hommage au fleuriste de la Grande-Poste d’Alger

Qu’il vente ou qu’il neige, Ami Moh est toujours là dès les premières heures de la matinée, avec son inséparable couvre-chef. Il égayait ses clients et tous les passants auxquels il offrait gracieusement une petite fresque qu’il refait patiemment chaque matin, et des senteurs plein les narines.

Le bonhomme n’est pas seulement resté fidèle au métier, il mettait du cœur à l’ouvrage. En 2021, c’est sans surprise qu’il a été désigné meilleur fleuriste d’Alger-centre dans un concours organisé par la commune.

Les critères étaient la variété des fleurs, la présentation des bouquets, la qualité de service. Le bon fleuriste de la Grande-Poste a coché toutes les cases. À l’occasion, un chiffre a été mis sur la décadence de l’activité : Alger-centre a perdu la moitié de ses fleuristes.

La nouvelle du décès de Ali Bouakkaz a très vite fait le tour des réseaux sociaux, suscitant une pluie d’hommages. Un internaute l’a qualifié de « pollinisateur des belles âmes, aux effluences fraîches, qu’il tâchait d’épandre au cœur d’Alger ».

Un autre évoque un « symbole qui contribuait au charme et à la beauté de la Grande-Poste et ses terrasses ». Ou encore, « un des symboles de notre présent à Alger », « un fleuriste qui faisait rayonner Alger-centre »… Avec cette remarque qui revient dans presque tous les commentaires : c’est bien la première fois qu’on voit baissé le rideau du kiosque « Fleurs d’Alger ».

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