Le FLN maintient son soutien au président Bouteflika, assure ce mardi son porte-parole Hocine Khaldoun, dans une déclaration à TSA, en précisant que les déclarations qu’il avait faites sur l’inutilité de la Conférence nationale, n’engageaient pas le parti. Réuni hier, l’instance dirigeante du FLN n’a pas d’ailleurs évoqué le sujet.
« Nous n’avons pas abordé cette question mais nous avons surtout parlé de la préparation du congrès extraordinaire », explique M. Khaldoun. Et d’ajouter : « je n’ai fais qu’exposer un point de vue personnel qui n’engage pas l’instance de direction du FLN ». « C’est terminé, c’est du passé et nous soutenons le président de la République», insiste-t-il.
D’autres membres de l’Instance ayant pris part à la rencontre confirment que « les débats se sont focalisés sur la préparation du congrès extraordinaire du parti et non sur les déclarations de Khaldoun». Autrement dit, l’affaire Khaldoun a été étouffée dans l’œuf.
Préparation du congrès : la désignation des congressistes
L’instance dirigeante que dirige Mouad Bouchareb, tente d’accélérer les préparatifs pour l’organisation du congrès extraordinaire du parti afin d’élire un nouveau secrétaire général. C’est ainsi qu’il a été décidé « d’ici la fin de semaine la mise sur pied de la commission de préparation du congrès. Il sera question de la mise sur pied par la suite de sous commissions qui seront dédiées chacune à une tâche bien définie », précise M. Khaldoun. « Le congrès sera une occasion pour rassembler les enfants du Front sans exclusion aucune et dont les recommandations refléteront les ambitions du parti, en tant que direction et préparera le parti à faire face à tout imprévu survenant sur la scène nationale », soutient-il.
Le FLN rejette la création d’une instance présidentielle
« Nous appelons à la légitimité constitutionnelle en évitant toute vacance dans les institutions de l’Etat qui peut conduire à l’anarchie », affirme le porte-parole du FLN, en lançant un appel à «l’ensemble des forces politiques à adhérer à la feuille de route du président ».
M. Khaldoun poursuit en exprimant l’opposition du FLN à la mise en place d’une instance présidentielle, comme proposée par une partie de la classe politique. Le risque, est selon lui, « la répétition du scénario de 1992 à travers les tentations d’implication de l’armée dans l’opération ».
Évoquant la conférence nationale, M. Khaldoun regrette, au nom de l’Instance dirigeante, le « désintérêt du mouvement populaire et de la classe politique ». Le porte-parole du FLN réaffirme le soutien du parti au mouvement populaire, en insistant sur l’impératif de préserver son « caractère populaire et pacifique ». Dans ce cadre, le FLN salue « l’Armée nationale populaire (ANP) et l’ensemble des corps de sécurité qui protègent le mouvement populaire et la stabilité du pays et qui accompagne la transition souple pour l’installation d’une nouvelle République »
Fin de mission de l’instance après le congrès
Khaldoun refuse de commenter les déclarations d’Amar Saadani et de Mouloud Hamrouche sur la succession de Bouteflika au motif qu’il n’a pas pris connaissance de leurs contenus. « J’ai juste dit que l’Instance dirigeante du FLN a été créée par le président du parti conformément à l’article 31 de ses statuts lui conférant le droit de convoquer un congrès extraordinaire ». « Après le départ de Saadani lors de la session du Comité central du 22 octobre 2016, le CC ne s’est jamais réuni. Il y a eu la marginalisation des membres du CC et le parti vit un mouvement de contestation depuis plus de trois années », rappelle M. Khaldoun, en insistant que cette « crise ne sera résolue que dans le cadre d’un congrès et la mission de l’Instance consiste justement à organiser le congrès extraordinaire, sans plus ».