Images désolantes au siège du parti du Front de libération nationale (FLN) à Hydra, à Alger. Le parti le plus représenté dans les assemblées élues, vainqueur des législatives du 12 juin dernier, a encore fait parler de lui en se donnant en spectacle par un autre épisode de ces batailles rangées entre ses militants.
Les « redressements » sur fond de violence sont devenus la marque de fabrique de l’ex-parti unique.
Après le coup d’Etat scientifique qui a évincé le défunt Abdelhamid Mehri dans les années 1990, puis les attaques au « bouledogue » au début des années 2000 pour déloger Ali Benflis et ses partisans, le parti a connu plusieurs bagarres entre militants dans les années 2010, notamment au cours des sessions du Comité central.
Ce fut un de ces épisodes qui a fait chuter Abdelaziz Belkhadem au profit de Amar Saadani en 2013. On croyait ces pratiques révolues à jamais mais, semble-t-il, les mauvaises habitudes au sein de l’ex-parti unique ont la peau dure.
Ce jeudi 9 septembre, des dizaines de militants ont déferlé sur le siège national à Hydra, pour « destituer » le secrétaire général Abou El Fadhl Baadji. Sur place, une anarchie indescriptible a régné pendant toute la matinée. Il y a eu même des échanges de coups.
Les contestataires de l’actuel SG affirment agir conformément aux « statuts », assurant que plus de la moitié des membres du Comité central ont décidé de retirer la confiance à l’actuel SG. La direction n’a pas encore réagi à ce qui s’est passé.
Les opposants à Baadji ne précisent pas ce qu’ils lui reprochent. Cette énième lutte pour le contrôle des appareils du parti pourrait être liée à l’approche des élections locales prévues le 27 novembre prochain. La confection des listes électorales du parti s’est rarement faite dans la sérénité.